
s ’étend avec des lacunes plus ou moins g randes de l’Océan Atlantique à la Mer
Caspienne, au sud ju sq u ’au N. de l’Afrique, dans les régions montagneuses
du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie, ainsi (ju’aux Canaries et à Madère,
oü il a pu être in tro d u it. Quant à sa limite nord, elle est plus difficile à
déterminer à cause de la culture qui la lui a fait franchir depuis la plus
liante antiquité. Avec cette restriction on le trouve dans le sud de l’Angie-
terre, dans les parcs seulement, dans le midi de la Norvège, du
Danemark à la Russie moyenne. Croissant dans les plaines ou sur les
montagnes peu élevées dans l’Europe m oyenne, on ue le trouve plus dans
la partie méridionale de son aire qu’à des altitudes de plus en plus considérables.
C’est ainsi qu’il ne dépasse pas 600” dans les Vosges, arrive à
900" sur l’Etna, 1200" dans les Pyrénées-Or"® et 1623 sur la Sierra-Nevada.
Des formes ont été signalées aux Indes (C. inermis Lindl. in Wall., en
Chine (C. chinensis, Spreng.); a u J a p o n (C , F./ajBomca DC.) et aux Etats-
Unis (C. V. americana DC,), ce qui étend considérablement son domaine.
Dans son aire européenne le Châtaignier forme souvent des forêts pures,
d’une grande importance, mais on le trouve aussi très souvent en mélangé
avec les Chênes rouvre, pédonculé et autres essences.
Le Châtaignier est une espèce éminemment silicicole ou mieux calcifuge.
On ne le voit en effet prospérer que dans les sols siliceux, granitiques,
schisteux, feldspathiques et silico-argiieux, tandis qu’il dépérit rapidement
sur ceux calcaires ; il redoute aussi ceux trop humides, à sous-sol imperméable.
Le Châtaignier fructifie vers 23 ans s’il est isolé, vers 80 à l’état de
massif et vers 12 ou 18 ans s’il provient d’un rejet de soucbe ; les aimées
de semences sont assez rapprochées, tous les 2-.3 ans. — Comme
les faînes les châtaignes mûrissent en septembre-octobre; conservées
pendant 1 hiver en forêt sous les feuilles ou la mousse ou bien encore
dans les hérissons ou bourres en cave, ou en stratification dans du sable
frais et semées en mars, elles germent quelques semaines après et la végétation
est rapide dès les premières années. Son enracinement est formé d’un
pivot assez allongé et de nombreuses et fortes racines latérales. Par suite
de la dimension des feuilles et de leur direction horizontale, ie couvert du
Châtaignier est assez épais et tient à peu près le milieu entre celui du
Chêne rouvre et celui du Hêtre. Néanmoins, son jeune plan t redoute beaucoup
le voisinage des mauvaises herbes. - Le Châtaignier repousse bien
de souehe et cela pendant fort longtemps. Cette propriété jo in te à sa fructification
abondante, au tempérament robuste de son jeune p lan t et à sa
grande longévité, en fait une espèce bien armée pour la lu tte .—Le bois du
Châtaignier comprend un aubier blane et un duramen brun-marron; il
ressemble beaucoup à celui du Chêne mais s’en distingue facilement par
l’absence de rayons médullaires visibles à l’oeil nu. Ce bois d’une densité
moyenne de 0,700 est nerveux, élastique, cependant d’une fente facile. H
résiste bien sous l’eau et aux alternatives de sécheresse et d ’humiditéainsi
que toujours au sec. Aussi a-t-il de nombreux emplois comme bois de
charpente, bois de fente, planches à parquets, échalas, pieux de clôture,
etc.; l’aubier relativement ré sistan t permet d ’utiliser les jeunes brins
pour cercles de tonneaux, treillage, tuteurs, etc. Mais considéré comme
bois de chauffage il est médiocre, brûle mal, noircit, pétille et dégage
peu de chaleur; son charbon a aussi l’inconvénient d’éclater et de lancer
des étincelles.
L’écorce n ’est pas riche en tan n in et n ’est pas utilisée, mais le bois en
contient ju sq u ’à 4-8 0/0 et dans les contrées où ce bois a peu de valeur, on
peut le tra ite r pour obtenir des extraits de tannin. La châtaigne étant
comestible elle est souvent récoltée pour la nourriture de l’iiomme et un
certain nombre de variétés fruitières multipliées pa r la greffe sont cultivées
à cet effet. Le châtaignier est peu ornemental.
V a r ié té s .
a . — G. V . s a t i v a vel m a c r o c a r p a , vu lg . m a r r o n . F ru it so u v en t u n iq u e , gros ou
très gros. Sous-var. : M a r r o n d e L y o n , cu ltiv é d a n s le Viv a ra is et le D au ph in é; M a r r o n
d e L u c , cu ltiv é dans la Basse-Provence, M a r r o n d e T u r in , cu ltiv é d an s le P iém on t,
C h é ita ig n e v e r t e d u L im o u s in , g ro sse e t d e bon g o û t ; 500,000 h e c ta r e s so n t c on sa c ré s
en F rance à c e tte cu ltu r e , q u i p r o d u it en m o y en ne 3 m illio n s d e kilo g . de fru it
v a lan t 27,500,000 francs.
b. — G. V . a m e r i c a n a D .C .— Ne diffère gu è r e du type q u e par se s feu iUes plus
la rg e s, p u b éru le s é c a ille u s e s d an s le j eu n e â g e , g lab r es à l’é ta t ad u lte e t par le fru it
plus p e t it e t p lu s su c r é. Croît au x Etats-Unis d ep u is le 43“ ju sq u ’à la F lo r id e .
c. _ c . V . j a p o n i c a P r o d r ., 1. o ., p. 115. — C. c h in e n s is Wask.— C. s t r i c ta F i a m .
— F eu ille s p lu s p e tite s e t p é tio le s p lu s cou r ts que dans le C. v u lg a r i s , 9 à 15% lon g ,
ra r em en t p lu s, d en ts a u s s i p lu s c o u r te s ; p é tio le 5 à 10% long, rameaux p lu s p e tits e t
port p lu s é r ig é . H ab ite le Japon e t peut-être la Chine.
d . — C. V . p e n d n l i f o i i a A. Lavall. Abr. Seg r , t. 33. — Arbre cu r ieu x , à feu ille s
re tom b an te s très lo n g u e s, 20 à 30%. In tro d u it à Seg rez p our le C. a m e r i c a n a . Origine
in con n u e .
e . — G. V . d i s s e c t a Ilort., (7. a spiem/oH a H o r t.-F eu iU e s étroites déchiquetées.
f. _ c . V . c r i s p a I lo r t . v e l. C. c o c h le a ta Hort. — F euiUes c r isp é e s.
g . _ G. V . q u e r c i lo l i a Hort. — F euiUes é la r g ie s, d en té e s-c r én e lé e s.
n. — G. V . h e t e r o p h y l l a d i s s e c t a . — F euiUes d é cou p é e s. On c o n n a ît au ssi une
v a r ié té à f e u i l l e s p a n a c h é e s .
2.— C. c h i n q u a p i n .— G. PUMILA Michx., f. Arb., II, t. 7. — Tratt.
Archiv., t. 68. — Fagus p um ila Lin. — Etats-Unis. — Pelit arbre de 6 à
18" ou arbrisseau se distinguant par ses pousses cotonneuses, ses feuilles
oblongues aiguës, longues de 12 à 16“", larges de 6 à 10, dentelées, mucro-
nées, blanchâtres et cotonneuses en dessous. Ses chatons plus grêles;
involucres fructifères plus petils, sphériques, s’ouvrant pa r 2 valves, ordinairement
â une châtaigne ovale globuleuse, obscurément pentagone, du
volume d’une noisette sauvage, soyeuse au sommet. — Groit aux Etats-
Unis depuis l’Etat de New-York ju sq u ’à ia Floride, dans les bois sablonneux.
Proposé pour l’utilisation de nos mauvais terra in s sablonneux secs,
mais alors ses produits sont insignifiants.
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