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Les Bruyères, au nombre do plus de-400, babitent l’Europe et l’Afrique
australe, surtout le Gap de Bonne-Espérance. Ce sont des végétaux vivant
disséminés ou à l’état social, croissant sous le couvert des grands arbres
dans les forêts, formant des massifs parfois purs, constituant des sortes de
pacages appelés landes. Les détritus de leurs nombreuses générations
forment avec le temps, en se mélangeant au sol, une terre noire appelée
terre de bruyère, si employée ep borticullure. Les bruyères apparaissent
souvent dans les forêts su r les parlies do terrains découvertes et que ue pro-
logoiit plus ni le couvert des grands arbres ui la couverture de feuilles m ortes
enlevées par le vend; dans ce cas elles sont nuisibles en enipêcbaiit, par leur
couvert épais et leur racines, le repeuplement n aturel de la forêt. Leur bois
est on général de trop faibles dimensions pour pouvoir être utilisé au tre ment
que pour le cbaufïage. îl est plus ou moins rosé, très dur, très compact,
à libres courtes, se travaillant bien en tous sens et susceptible d’un
beau poli. Un g rand nombre d’espèces, surtout celles du Cap, sont employées
en orneinentaliori. Elles demandent en général des terres siliceuses ou
granitiques. — On les multiplie soit pa r graines semées en terrines, soit
par marcottes ou par éclat de touffes. Voici les plus intéressantes :
1.— B. en arbre. — E. ABBOBEA Lin. — Flor. Græc. t. 381. — Spacb,
Végét. Pban. IX, p . -466., t. 88. — Matb. Fl. for., p. 202,— Boiss. Fl. or,,
III, p. 970. — Ba tt. el Trab. Fl. de i’Alg., p. 879. — Bég. Méditerr“'.
Arbrisseau do I à 3“ ou petit arbre de 8 à O™ de baut sur 0“ , 80 à 0” , 60 de
grosseur, à trône finement gerçuré écailleux. Brancbes dressées pyramidales.
Bameaux blancbâtres, pubescents ; feuilles étroitement linéaires,
vei-ticilléespar3-4, glabres, 1-sillonnées sur le dos, longues de 3-4%. Fleurs
blancbes ou rosées, petites (3 à 4“ /,„), odorantes, brièvement pédicellée on
ample panicule p y ram id a le au sommet des tig e s; corolle non contractée à
la gorge, appendices des antbères larges, denticulés.
Habite l’Europe méridionale, le nord de l’Afrique, les îles de la Méditerranée,
Madère ot les Canaries. En France, elle est commune dans les Pyré-
nées-Orientales, l’Aude, dans les Maures et l’Esterel. — Son bois rouge
cramoisi au coeur, d’une densité d’environ 0,980 est très homogène, à grain
très fin el susceptible d’un très beau poli ; mais il a la fibre courte, ce qui
le rend cassant, et se tourmente beaucoup en se desséchant. Celui de la
souche qui est très volumineuse et à grain plus ün, souvent mieux marbré,
est particulièrement estimé pour une foule d’objets, notamment pour la
fabrication des pipes dites en racine de bruyère. Enfin ce bois est un excellent
combustible et fournit un des meilleurs charbons connus. Cette espèce
ne résiste pas en plein a ir sous le climat parisien.
2 .— B. à b a la is. — E. SCOPABIA L in . -B a u e r , Ericæ, t. 8. — Bchb.
Fl. g en n ., XVII, t. 1164. — Malb. Fl. for., p. 203. — Bail, et Trab., El.
Alg., p. 879. — Europe occidentale.
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Arbrisseau de 1 à 2 " , à tige dressée, très rameux, àramoaux droits, grêles,
grisâtres et glabres. Feuilles ternées, linéaires, étalées, révolutées aux
bords, glabres, longues de 4 â 6% , bractées loin du calice. Fleurs jaune
verdâtre, axillaires par 1-4 à l’aisselle des feuilles, formant par leur
ensemble des grappes feuillées ju sq u ’au sommet. Corolle campanulée
globuleuse, anthères sans appendice à la base ; capsule globuleuse, noir
glauque. Flor. mai-juin. Fruetifieation a o û t.—Commune dans la p resqu’île
ibérique, dans le sud-ouest de la France et dans le centre ju sq u ’à la Loire
ainsi que dans le midi. Elle existe également en Algérie ; c’est une espèce
sociale des sols siliceux granitiques ou volcaniques, peuplant tes bois
arides ou les landes. Elle est souvent utilisée dans les départements du
sud-ouest pour faire dos bourrées, de la litière, des composts et pour fumer
les vignes ; avee ses tiges on fait aussi d’excellents balais.
3. — B . c e n d r é e . — E. GINEBEA Lin. — Fl. Dan., I, t. 38. - Bot. Beg.,
H, t. 88. — Gren. et God., Fl. franc., II, p. 4 3 1 .— Koch, Dendr., II, p.
141. — Europe occidentale.
Sous-arbrisseau dressé, très rameux, pMÛesceftt. Feuilles verticillées par
3, linéaires, très étroites, obtuses, à bords blane scariejix, glabres, p ortant
à 'ieu r aisselle des ramules raccourcies qui produisent des feuilles fasci-
oulées. Fleurs roses, violelles ou blanches, par 1-3 à l'extrémité de très
courts ram ea u x latéraux îevôWés et formant par leur ensemble des grappes
composées, denses, terminales. Corolle ovoïdo-urcéolée, 5% long sur 4 de
large ; étamines saillantes, appendices des anthères sétiformes; capsule
globuleuse, glabre, à 8 sillons. Flor. ju in à septembre. — Espèce très
répandue dans toute l’Europe occidentale, y compris les Iles britanniques,
la Scandinavie, l’Allemagne et le nord de l’Italie. D’après Kocb, elle se
retrouverait aussi à Madère. C’est une espèce essentiellement silicioole,
elle croît le plus souvent isolément, mais elle peut aussi dans certaines
situations vivre à l’é ta t social. Ses tiges sont trop petites pour avoir de la
valeur, mais elle peut fournir comme quelques autres espèces une excellente
litière.
4 .— B . q u a t e r n é e . — E. TETBALIX Lin. — Fl. Dan., t. 81. — Bot. Mag.
III, t. 123. — Dietr. Fl. bor., IV, t. 236. — Spacb, loc: cit., t. 88. —
Bcbb., Fl. gcrm., 17, t. 1163. - Masclf., Atl. Pl. fr., t . '208. - Gren. et
God., loc. cit., p. 431. — Koch, loc. cit., II, p. 139. - Europe occidentale.
Sous-arbrisseau de 3 à7 décim., à rameaux très grêles,étalés redresses,
pubérulents. Feuilles verticillées pa r 4, linéaires oblongues, pubescentes,
roulées su r les bords et bordées de très longs cils glanduleux. Fleurs roses,
rarement blancbes, de 7% sur 4, disposées par 5-12 en ombelle simple
terminale et globuleuse ; divisions du calice ciliées. Corolle ovoïde urceo-
lée à lobes courts ; étamines non saillantes, appendices des anlbères larges
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