
feuilles ont été trouvées dans les tufs calcaires de Casteliiau, près do
Monipellier, dont la formatiou est antérieure à toute civilisation (1] e l.
dans CCU.K de Meyrargue eu Provence, certainement préhistorique quoique
postérieure à l’époque tertiaire dos géologues (2). Parmi la douzaine de
vraies vignes trouvées à l’élat fossile, deux su rto u t se rapprochent du
V. vin ifera et peuvent être considérées comme ses ancêtres immédiats : le
V. p r x v in ife r a Sap. (3), trouvé dans la station mollassique de Moiil-
charray (Ardèche), très analogue à la variété V- v. cebennemis Ja rd .,
forme spontanée actuelle des Gévennes et su rtout le V. sa lyo rum Sap. et
Mar., trouvé dans des tufs pliocènos de la Valeiitiiie, près de Marseille,
dont l’analogie avec les formes les plus méridionales du V. v in ifera Liii.
de l’Asie intérieure et de l’Afghanistan, esl assez sensible pour représenter
légitimement l’un des termes de cet ensemble deformes locales du V. obii-
fera. Enfin, i à p a rtir du pliocène su p é rieu r, dit M. de Saporta {loc. cit.)
et surtout dans le quaternaire, on Italie, comme dans le midi de la
France, la vigne ordinaire a laissé d ’incontestables vestiges de sa présence
». Si donc le V. v in ife ra n ’est pas aussi ancien dans l’Europe
mérid™ qu’en Asie, ce que dans l’étal actuel de nos connaissances, on ne
saurait affirmer d’une façon absolue, « la d issémination p a rle s oiseaux, dit
de Candolle, a dû commencer de très bonne heure, avant la migration des
plus anciens peuples de l’Asie asiatique, peut-être avant qu il existât des
hommes en Europe et même en Asie ».
Quant à l’aire géographique ancienne de la vigne, il est bien difficile,
pour ne pas dire impossible de lafixer d’une manière satisfaisante, surloul
du côté du nord. On peut cependant admettre qu’elle comprenait le midi de
l’Europe, le nord de l’Afrique et l’Asie occidentale ju sq u ’aux Indes occidentales.
Actuellement, au nord, ses limites pou rraien t être approximativement
indiquées : En France, pa r une ligne p a rlan t de Sarzeau (Morbihan),
passant au sud de Redon, de là au sud de Ghâteau-Gontbier el St-Donis-
d’Anjou, Salilé, Le Mans, au nord de St-Calaîs (Sartbe), à l est de Nogent-
le-Rotrou, Chartres et Dreux, à l’est d ’Evreux, Louviers, les Andelys, au
sud de Beauvais et au nord de Compiëgne, de Laon ; de là à Réthel, Vou-
ziers, pour aboutir à Sedan. Dans la vallée du Rhin, Dusseldorf est la limite
extrême ; de là la ligne aboutit au-dessus de Naumbourg dans la vallée de
la Saale, à Wittemberg sur l’Elbe, à Interbog, puis près d’Olsohowa
(Brandebourg), à Zullichau, Bomst sur l’Obra, et de là dans lo cercle de
Gratz, à Buk, au sud de Posen. La ligne s’abaisse ensuite fortement vers le
sud pour aboutir aux environs de Leilmeritz (Bohême), puis, au sud des
Carpatbcs, en Hongrie, en Transylvanie jusqu’à environ sous le 48“ degré,
dans la province de Bukowinc et arrive en Russie, dont toutes les provinces
(1) G. P lan ch ón . E tu d e s u r t e s tufs do M ontp e llie r , 1864, p . 63.
(2) De S ap o r ta . La F lo r e d es tufs q u a te rn a ir e s d e P ro v en c e , 4807, p . IB et 2*.
(3) De S aporta. Origine p a lc on to lo g iq u c d es a rbres, 4888, p. 2b3.
m é r i d i o n a l e s sont vilieoles. S u r l e D n i e s t e r la limite arrive ju sq u ’àMohilow,
située sous le 48“, sur le Dnieper, à Kiew, un peu au nord du 80“ et à Sa-
repta sur le Volga par 48°8Ü (prov. d’Astrakhan). Laligne descend ensuite
en suivant la côte occidentale de la Caspienne, lo sud de celte mer, pour
do là passer dans le nord de la Perse et atteindre l’Afghanistan et le
Kaclimir.
En Chine, la vigne est actuellement cultivée dans plusieurs provinces,
notamment dans celle do Pe-tcbi-li, pour raisins de table. Elle n y est pas
indigène, mais son introduction est très ancienne. D’après MM. Portes et
Ruyssen (1), les Annales constatent sous le règne de Tsiu-Chi-Koang-Ti,
247 à 202 av. J. G., l’introduction de plants venant do Perse, du Thibet, de
Cacligar, de Tourl'ou, do Hanii, etc. et même, en ce i[ui concerne ce dernier
pays, silué au S.-O. de la Mongolie, l’introduction do la vigne y remontera
it au 'mo in s à 1800 ans av an t notre ère. Au Japon, le Vilis v inifera
s’y trouve aussi, mais ou ignore l’époque de son introduction.
Comme limite sud, la vigne semble être aussi indigène en Abyssinie, en
Egypte, où sa culture remonterait au moins à 5 ou COOO ans (2), dans le
nord do la Tripolilaine, de la Tunisie, de l’Algérie et du Maroc.
En dehors de ces anciens centres d’h abitat et de culture, la vigne a été
aussi introduite au Cap, dans les îles do l’Océan Atlantique, Açores, Madère,
Canaries, cto. Eu Australie, dans la Nouv“” Zélande, aux Etats-Unis,
au Canada, au Mexique et dans tous les Ëlats de l’Amérique du sud.
Quant aux conditions d’existence, il faut à celte plante un climat doux
ou cliaud-tempéré, elle réussit encore sous les climats sub-tropicaux. La
vigne demande pour accomplir toutes ses phases do végétation, une somme
de chaleur minima pour les variétés les plus hâtives de 1900 â 2000 degrés,
avec trois mois d’été d’au moins 18 degrés de moyenne, et relativement
socs. Des climats trop Immides quoique doux ne lui conviennent pas. Au-
dessus de 22 degrés de froid elle est généralement détruite.
En ce qui concerne la nature du terrain, le V. v in ife ra est à peu près
indifférent; on le voit prospérer et donner de bons produits sur toutes les
formations.
V a r ié té s . - Tan t par les c o n d itio n s d ’e x isten c e s i v a r ié e s où s ’e s t trou v ée c e tte p lante
<ine par le s n om b r eu ses s é le c tio n s d o n t e lle a é té l’o b je t, r é su lta n t de la c u lln r c , la vigne
a donn é n a issan ce à un très grand nombre de v a r ié té s d é s ig n é e s so u s le nom de c ep a g ea
P lus do 2000 son t a u jou rd ’h u i c u ltiv é s e t r ép a r tis en tr e le s d iffé r en ts pays y itio o ie s.
Nous ne p ou v on s q u e r en v o y e r au x tra ités sp é c iau x d ’am pclo g raphie e t de v iticu ltu r e
pour lour d e sc rip tion e t leu r h is to ir e .
h. — Espèces américaines,
i , — R i p a r ioe .
2. —V-. d e s r iv iè r e s. — V. RIPARIA Michx. — Planch. Ampel., p. 382. —
Viala, Miss, vitie., p, 123. - Eoèx, Cours v it., 3° éd., p. 49. — ’K- cordi-
(1) Traité de la v ign e, I, p. 33.
(2) Delchevalerie d an s T llln stra tion h o r tic o le, 1884 , p. 28.