
trémité des branches. Cette récolte se fait à trois époques successives, la
première en mai, la seconde enlre ju illet et août, la troisième en septembre.
Les feuilles ramassées en bottes sont suspendues à un rameau
central do l’arbre où elles sèchent à l’abri du contact de la terre et protégées
contre la pluie, ou bien encore, transportées sur l’aire d’un hangar. La
bonne dessiccation du Sumac est do première imporlance. Dans le mois
d’octobre, s’il fait un temps sec et de l’air, alors que les feuilles des extrémités
ont altciiU tout leur développement et leur maturité, on brise, sans
les détacher entièrement, les sommets dos pousses, qui re sten t suspendus
par une partie de l’écorce, et sèchent sans courir le risque d’être gâtés en
cas de pluie pa r le sol humide.
Cette deuxième méthode exige plus de main-d’oeuvre, mais les produits
obtenus sont plus considérables et de meilleure qualité, l’arbre est aussi
mieux ménagé, la taille se faisant en janvier a u n e époque plus convenable
que dans le 1'“' cas. La récolte, une fois bien desséchée, est battue avec des
fléaux, de manière â détacher les feuilles, soit des rameaux, solides rachis.
On obtient ainsi le Sumac à moudre. Si les feuilles sont réduites en morceaux,
si elles ont été détachées à peu près entières, ce qui arrive pa r une
dessiccation moins avancée, on a le Sumac en feuilles ou â emballer. On
distingue en outre plusieurs qualités ; celles inférieures sont fournies par
les plantations d’im an ou pa r les feuilles du bas et par celles récoltées
en octobre. Le bon sumac moulu doit être sec et d’une belle couleur verte;
celui qui est blanchâtre, brun ou gris ne vaut rien. Un hectare de Sumac
peut produire annuellement, en Sicile, de 1.300 à 1.700 kilog. de feuilles
sèches, valant de 13 à 16 fr. le quintal en moyenne et ju sq u ’à 25 et même
40 fr. pour la l™ qualité, soit, un produit bru t pa r hectare de 198 à 270 fr.
avec une dépense variant de 135 à 185 fr., laissant un bénéfice net de 60 à
8b fr. pour une mise de fonds variant de 550 à 600 fr. (1). Si l’on lient
compte qu’il s’agit ici de terrains de montagne ou de collines calcaires ou
silieeux et des plus médiocres pour tout autre usage agricole, on peut être
satisfait d’un pareil résultat.
A Chypre, le Sumac est souvent cultivé en mélange avec la vigne el
cueilli dans le courant de juillet, en faisant la coupe des pousses que l’on
fait sécher à l’ombre des arbres. En Espagne et au Portugal on se contente
le plus souvent de récolter les pousses des individus venant spontanément,
mais on en fait aussi parfois une culture spéciale ; dans ce cas on plante
l’arbuste de la même manière que la vigne.
12. — S. de Virginie. — R. TYPHINA Lin. — Nouv. Duli. II, t. 47. —
R. Canadense Mill. — Nouv. Duli. 11, p. 163. — Wats. Dendr. Brit.
t. 17. — Spach, Vég. Phan. II, 212. — Koch, Dendr. I, p. 576. — Vulg.
S. amaranthe, — Amérique sept'“.
(1) Si l ’on a le déb ou ch é d es fa sc in e s p ro v enant de la taille (4 à 7 v o itu r e s à B francs),
le s chiffres ci-dessus p eu v en t êtr e a u gm en té s de 2 i à 42 fr.
SUMAC
Arbrisseau ou p e ü t arbre de 3 à 4 ” ressemblant beaucoup au S . des
Corroyeurs, mais s’cn distinguant par ses feuilles 6-10-juguées au lieu de
5 à 7, ses folioles oblongucs-lanoéolées, longuement acuminées au lieu
de ovàles-elliptlqnes, dentées serrées, glauques el pubescentes on dessous.
Panicules fructifères plus coinpacles, composées d’épis denses; pétales
rougeâtres au sommet. Drupe très hérissée, rouge grenat. Cette espèce, cultivée
depuis longtemps en Europe, vient dans les Etats-Unis du Nord et au
Canada. Ses feuilles, qui p rennent une teinte rouge vif â l’automne, et ses
nombreux boutiuets de fruils qui persistent sur 1 arbre justpi au prin temps
suivant, rendent cotte espèce très ornementale. Il drageonne aussi,
fortement, et ses feuilles s'emploient en Amérique comme celles du R.
coriaria pour le tannage; il pourrait être cuUivé en Europe pour le même
produit, surtout dans le Nord, étant beaucoup plus ruslitiue que son
congénère.
V a r ié té . — R . v ir id if lo r a h o ir . F leu r s verd,rtres, p rob a lilem en t l ’in d iv id u mâle du
Lvpe.
13. — S. cop al. — R. COPALLINA Lin. — Lmk. Encycl. t. 207. —Nouv.
Duh. II, p. 160. — Jacq. Schoenb. III, t. 341. - Spach, Vég. Phan. II.
p, 2 1 4 , Koch, Dendr. I, p. 576. — Etats-Unis, 1668.
Arbrisseau de 3 à 4 ” , à branches assez grêles et jeunes pousses pourpre-
noirâtre, couvertes d’un duvet très fin et très doux au toucher. Feuilles
caduques, à 7-9 folioles, oblongues-lancéolées, acuminées, obliques à la
base, très entières, glabres et luisantes en dessus, pubescentes on dessous,
roiigissmit à l’automne; rachis ailé enlre les folioles. Panicules feuillées à
la base, diffuses, denses, décomposées. Fleurs en juin-juillet, petites,
jaune-verdâtre. Drupe rouge, ovale, pubeseente. — Ce Sumac, qui croit du
Canada aux Carolines, est fréquemment cultivé dans les jardins, où il
est très rustique. — Son tronc produit pa r incision une résine jaune, luisante
et odorante, connue sous le nom de Copal d'Amérique. Les Indiens
des vallées du Missouri et du Mississipi utilisent ses feuilles en guise de
tabac.
V a r ié té s . — Torray e t Cray in d iq u en t u n e v ariété à feu ille s g r o ssiè r em en t et inégti-
lem ent d en té es-se rr é e s, e t une au tr e à fo lio les p lu s n om b r eu ses (en viron 21) e t plus
p e tite s. Jactpiiu (Ilo r t. S choe n . N. 342) a a u s s i déc r it e t ligu r e sou s le nom de R . l e u -
c a n th a un Fnmac c on sid ér é comtnc n n c v a r ié té du R . c o p a ll in a , h feu ille s pins lon gu e s
fo lio les plus n om b r eu ses e t Ileurs b lan ch e s. .Mais ce S u m a c ne d ra g eonne pas, esl
plus sen s ib le au froid que le type. Citons enfin la var. R . C. la n c e o la ta Cray, R . C.
v a r . in te g r if o l ia IJugler. in D.C , à feu ille s en tiè r e s.
14. — S. g labre. — R. GLABRA Lin. — Wats. Dendr. Brit. t. 15.
I Encycl. t. 207. — Gray, Genera, I. 159. — R. elegans k'A. —
Wats. Dendr. Brit. t. 16. — R- Carolina Mill. — R. sanguinea Ilo rt. —
R. coccinea Hort. — Am. boréale, 1726.
Arbisseau ou pctil arbre de 2 -3 ” , glabre. Branches et pétioles souvent
pourprés. Feuilles caduques, à 8-10 paires de folioles oblongues ou