
naissantes veloutées, 8 lobes, acuminés ou très pointus, inégalement in-
cisés-dentés ou presque sinués, le terminal souvent trifide. Pétioles grêles,
rouges, longs de 6-12™. Bourgeons floraux, en glomérules sessiles. — Fleurs
dioïques apétales, subsessiles; les mâles brunâtres, très petites, les fe melles
jaunâtres, plus grandes ; stigmates longs, très saillants. Samares
longues d’environ 3™; ailes larges de 8-8%, conniventes ou distantes,
arquées, rétrécies à la base ; loges légèrement cotonneuses. Comme dans
la précédente espèce, les fleurs apparaissent bien avant les fouilles, dès le
mois de février, et les fruits sont déjà bien avancés lors de la foliaison.
Croît sur les bords des rivières â eaux limpides, depuis la Géorgie ju s q
u ’au Canada et abonde surtout dans le bassin de l’Ohio; on le trouve seul
ou en mélange avec les saules, i il ne vient pas, dit Michaux, dans les marécages
ou autres lieux humides enclavés dans les forêts et où le sol est
noir et tourbeux ».
Son bois blanc, tendre, fragile, à grain fm (D. 0,826) est employé pa r les
ébénistes pour les meubles à bon marché et pour les p lanchers. On extrait
aussi du sucre de sa sève, de très bonne qualité, mais le rendement est
beaucoup moindre que celui de la sève de l’d . saccharinuin.
L’A. Cl fru it cotonneux est aujourd’hui très répandu dans les cultures
européennes comme arbre d’ornement.
V a r i é t é s , — A. E, la c in ia tum . — A . W a g n e r i la c in i a tu m Ilo r t. — A . V i e r i
Hort. — Rev. Hort. 1868, f. 4 1 . — F eu ille s é tr o ite s, p ro fon d ém en t d iv is é e s , à d iv isio n s
f in em en t décou p é e s ou la c in ié e s.
A. E. fo li is a lb o v a r ie g a t is Rev. Hort. 1880, p . 388. — F eu ille s m a cu lé e s jau n e
roux fauve s ’a ttén u an t q u e lq u e fo is ju sq u ’à la nu an ce blanchâ tre.
20. - E. à su c r e . — A. SAGGHABINUM Wang. Am. 36, t. 11. — Nouv
Duh. IV, t. 8. — Tratt. Arcb. I, t. 3. — Michx. f. Hist. Arb. Am. II, 1 .18.
— Spach, Vég. Phan. III, p. 79. Torr. — A. harbatum Michx. Fl. Bor.
Am. — Spach, loc. cit. p. 118. — S u g a r Maple. — Etats-Unis, 1788.
Grand arbre de 28-38" sur 2 " à 3"80 de circonf., rappelant pa r son port
l’A. Plane. Ecorce gris clair ou blanchâtre. Bamules brun-rougeâtre, ponctuées
de lenticelles gris-clair. Bourgeons bruns, apprimés. — Feuilles o rbiculaires
ou suborbiculaires, cordiformes, larges de 10-20'", un peu luisantes,
coriaces, vert ja u n â tr e en dessus, glauques en dessous et glabres; les jeunes
veloutées en dessous sauf aux aisselles des nervures, profondément 8-lo-
bées, sinus arrondis; lobes cunéiformes ou triangulaires, oblongs, inégaux,
longuement acuminés ou cuspidés, sinués-dentés, à dents pointues ou acuminées,
le terminal souvent sinué trilobé, rougissant à l’automne. Pétiole
long (8-10'"), grêle, rouge. — Fleursjaunes, en corymbes pendants, sessiles
ou courtement pédonculés, comme paniculés ; pédicelles secondaires, à 1-3
fleurs, filiformes, très longs, ceux des fleurs mâles longs de 8-7'", ceux des
fleurs femelles plus courts; sépales et pétales de longueur presque égale,
ciliés au sommet. Etamines 2 fois plus longues que le p érianthe, saillantes.
Samares à loges r é t o t o , coriaces, à face fortement convexe, rougeâtre;
ailes cultriformes, ou arquées, ou oblongues, dressées, presque parallèles,
côté extérieur presque rectiligne. . , , • ,
Habite l’Amérique sept*' depuis la Géorgie jusqu’au 48“ dogre de latitude,
au Canada, mais il est surtout commun dans les Etats du Nord-Est, ou il
entre pour une forte proportion dans la composition des forets. On le
trouve surtout, dit Michaux, dans les situations froides et humides dont le
sol est fertile et accidenté. ' _
Le bois, d’abord blanc, prend après avoir été exposé à l’air une teinte
rosée ; il est lourd, dur, coriace, compact, fort et susceptible d’un beau
poli. Densité 0,691 (Sargent) ; rayons médullaires, fins. Par ses nombreux
emplois, ce bois est l’un des plus précieux des Etats-Unis; il est recherche
en tournerie, en menuiserie, pour planches à parquet, en armurerie et
même dans la construction des navires, pour faire la quille et la charpente
intérieure. Mais assez souvent ce bois est agréablement moucheté, zoné
ou ondulé, parfois encore parsemé de petites taches qui ont fait donner
au bois qui en est pourvu, le nom de B ird ’s Eye Maple {V.vah\e à OEil d’oi-
seau); ces sortes de bois sont très recherchées pour l’ébénisterie de luxe;
011 les débite en lames minces, parallèlement aux couches concentriques,
et ils sont toujours d’un h aut prix. On les exporte ju sq u ’en Europe, ou ils
sont désignés sous le nom ÿEra b le moucheté. Ce bois est un bon combustible
et sa cendre très riche en potasse fournit des quantités considérables
de cet alcali.
Cet arbre est aussi important pour le sucre que l’on extrait de sa seve.
Voici, en résumé, d’après Michaux, comment on procède. C’est ordinairement
dans le courant de février ou dans les premiers jo u rs de mars, alors
que la sève est devenue abondante, que l’on procède à l’opération. Apres
avoir choisi un endroit central, eu égard au nombre d’arbres à traiter, on
établit une sorte de camp (sugar camp), comprenant une constructio^n
grossière pour ab riter le matériel et les hommes. Les ouvriers, armes de
tarières d’environ 20% de diamètre, percent les arbres de trous diriges
obliquement de bas en haut, profonds de 15 %, distants de 12 à 18 centimètres
les uns des autres et disposés parallèlement ; une plus grande profondeur
serait inutile. Dans chaque trou on place un tuyau en sureau ou en
sumac, de 20 â 30 long, ouvert sur les deux tiers de sa longueur et destiné
à conduire la sève dans de petits augets placés au pied de l’arbre. Le
liquide est recueilli chaque jo u r et porté dans des seaux ou bidons au
camp où il est réuni dans des tonneaux en a tten d an t qu’il soit traite, ce
qui doit avoir lieu dans les trois jours qui suivent la récolte, car si l’on
attendait plus longtemps, la fermentation p ourrait s’établir. Ce liquide est
mis à bouillir dans des chaudières que l’on chauffe avec du bois pris dans e
voisinage; pendant l’ébullition on enlève l’écume qui se forme. Lorsque la
sève est arrivée à l’état sirupeux on la retire de la chaudière, on la laisse
refroidir et on la passe à travers une étoffe de laine pour séparer les impu