« les Pléropodes ne sainaient être des Gastéropodes;
« <|iie les ajijiendiccs dont ils sont pourvus et qui leur
(( servent de nageoires ou mieux de rames, que la
» forme la plus générale de leur corps et île leur co-
i( quille enlin , ainsi que leur manière de vivre , les
(( séjiareut d’ime manière très-tranchée des Gastéro-
« podes.
« L’o])inion dcM. de Blainville, partagée par M. Des-
(f liayes, vient évidemment de ce que ce savant a snb-
« ordonné son système de classilication des Gasté-
« ropodes à une considération unique à laquelle toutes
« les autres ont été un peu sacrifiées, le mode de
Il génération des Mollusques Cépbalés. Les Céphalo-
II jibores étant dioïqucs, M. de Blainville a voulu les
Il faire suivre par les Paracépbalofores dioïques, et
« comme les Ptéropodes sont monoïques, il a dû les
« rejeter parmi les Paracépbalopbores monoïques,
« entre la famille des Acères et celle des Tétracères
Il où ils rompent tous les rapports naturels. Jusqu’à
Il jiréseiit on n’a produit aucune l’aison réellement
Il déterminante pour justifier la réunion des Ptéro-
« jiodes aux Gastéropodes, et nous pensons que tous
Il les zoologistes qui ont une connaissance ajiprofon-
« die des Alollusipies en général, partageront notre opi-
« nion sur la faible importance, comme caractère de
« premier ordre, c’est-à-dire pour asseoir des coupes
i< classiques, du mode de génération de ces ani-
» maux (1 ). ))
(t) Histoire naturelle générale et particulière des Mollusques,
pag. 3-i.
Nous n’insisterons pas sur l’interprétation évidemment
inexacte queM. de Férussac donne, dans le passage
que lions venons de citer, du système de classification
de M. de Blainville, en attribuant exclusivement
à la forme de l’appareil générateur la réunion des Ptéropodes
aux Gastéropodes : quant aux raisons qu’il fait
valoir contre ce rap])rocbement, nous verrons bientôt
qu’elles n’ont aucune valeur réelle, et que rien, m
dans la forme générale du corps, ni dans le mode de
construction, ni dans les ajipendices natatoires , ni
dans la coquille, ni dans les habitudes , ne sépare essentiellement
ces deux groupes de Mollusques.
M. Alcide d’Orbigny a aussi comliatlu le rapprochement
fait par M. de Blainville entre les Ptéropodes
et les Gastéropodes , mais sans donner des arguments
plus concluants. Cet auteur se borne à dire , en effet,
qu’après avoir vu un très-grand nomlire de Ilyales et
de Bulles ou Bullées , il ne croit pas pouvoir regarder
comme naturel un rapprochement entre ces Mollusques
(1).
Il est évident que le groupe des Ptéropodes , tel
qu’il a été institué par Cuvier, a été presque généralement
adopté, surtout d’après l’autorité de ce grand
géologiste, et les auteurs qui ont cbercbé à soutenir
cette manière de voir se sont à peu près bornés,
comme nous venons de le dire , a affirmer que les
Ptéropodes ne sont pas des Gastéropodes, sans le
démontrer en aucune manière.
(t) Voyage dans l’Amérique méridionale, tom. pag. 65.