guère confondre celte action pour ainsi dire cliimi-
<pie (pie la lumière exerce sur les animaux et même
sur les végétaux, avec la sensation spéciale quelle détermine
sur le sens de la vue et (jiii peut seule en
donner la connaissance à un animal, lui faire apprécier
par conséquent d’nne manière immédiate son absence
el ses divers degrés d’intensité.
Du ri'sle, l’apparition des Pléropodes à la siirfiice
de la mer e.st loin de se faire d’une manière aussi régulière
(|ue l’admet M. d’Orbigiiy. Nous avons souvent
recueilli les mêmes esjièces à des beures Irès-dif-
ferenles, et nous ne croyons donc pas qii’on jiuisse les
distinguer sous ce rajiport en créjiusculaires et en '
nocturnes. Ces Mollusques paraissent même déroger
assez souvent à leur babilude de ne se montrer qu’à
la cbute du jour ou au commencement de la nuit.
M. Rang dit avoir rencontré assez souvent des Créséis
en nomlire considérable, el pendant l’ardeur du soleil,
sous des masses de fu c u s natans (1). M. Van Reneden
rajijioiTe aussi, à propos d’iine nouvelle espèce de
Pneumoderme qu’il a fait connaître, que celte espèce
a été trouvée au milieu du jo u r en très-grande abondance,
jiiTs de Nice, nageant à la surface de l’eau (2);
nous avons recueilli égaiement des Ptéropodes presque
à toutes les beures du jour.
Enfin M. d’Orbiguy suppose, et rexjilication qu’il a
donnée repose même entièrement sur celle hypo-
(t) Manuel de l’histoire naturelle des Mollusques, jiag. 21.
(2) Exercices zootonuques, note sur une nouvelle espèce de Pneu-
nwdcrme, pag. 51.
tbèse, que les Ptéropodes se maintiennent constamment
dans certaines zones de profondeur différente,
suivant les espèces, ce qu’ils ne peuvent faire évidemment
qu’en nageant d’une manière continuelle. Presque
tous les auteurs disent également que ces Mollusques
se meuvent sans cesse dans les eaux de la mer,
sans pouvoir ni ramper ni se fixer, étant dépourvus
d’organes jirojires à cet usage (1). Mais, quoique les
Pléropodes aient été organisés pour la nage, il nous
paraît pourtant impossible d’admettre qu’ils soient
ainsi condamnés à un mouvement continuel pour se
soutenir dans le fluide qu’ils babitent; nous croyons
plutôt que ces Mollusques, comme les autres animaux
dont le genre de vie est le même, ont la facvdté de se
maintenir dans l’eau ou à sa surface sans le secours de
leurs organes locomoteurs, mais par le seul effet de
leur pesanteur spécifique qui est égale ou inférieure à
celle de ce fluide, ou bien peuvent se fixer momentanément
aux corps marins, de manière à rendre intermittente
l’action de leur système musculaire.
Quelques Ptéropodes se trouvent dans le premier
cas, comme les Cymbulies qui flottent constamment à
la surface de la mer au moyen de l’espèce de nacelle
que représente leur coquille ; d’autres, quoique d’une
pesanteur spécifique plus considérable en apparence
que celle de l’eau de mer, puisqu’on les voit tomber au
fond lorsqu’ils suspendent leurs mouvements natatoires,
n’acquièrent peut-être cette pesanteur que par la
("I) Voir la définition que Cuvier donne de ces Mollusques.
B o n ite . — Zool. T om e I I . P a rtie I. ^