■
I:!' ' ’
i'
Fi
f
I "
l 'il',
'■•U'
'i t
doivent avoir dans cette même classe, les auteurs qui
s ’en sont occupés , ont émis des opinions très-opposées
à ce sujet.
Cuvier, qui les avait d’abord confondus avec ses
Scutibranches, d ’après la seule considération de l’analogie
qu’il avait cru voir entre la coquille des Carinaires
et celle des Cabochons , les a rapprocliés plus
tard des Gastérojiodes tectibrancbes , c’est-à-dire des
Bulles, des Aplysies, etc.; mais, d’après les détails que
nous avons donnés sur leur organisation, l’on peut
voir que les Hétéropodes diffèrent d’une manière tranchée
des Mollusques de cet ordre, surtout par leurs
organes de la génération.
La place que M. de Blainville leur a assignée à la fin
de ses Gastéropodes monoïques, à la suite des Tritonies,
desDoris, des Pliyllidies, etc., est tout aussi peu
naturelle, par les faisons que nous venons de donner.
M. Rang, qui avait bien reconnu les rapports des
Heteropodes avec les Pectinibranches, les a cependant
éloignés de ces derniers , dans sa classification , et les
a mis en téte des Gastéropodes, pour les rapprocber
des Ptéropodes au.xquels ils ne ressemblent guère cependant
que par leur genre de vie et parleurs moeurs.
L’ordre des Pectinibranclies est incontestablement
celui dont les Hétéropodes se rapprochent le plus ,
d après ce que nous avons vu de leur organisation ;
c est donc à côté des Mollusques de cet ordre qu’ils
doivent être rangés ; et comme les Pectinibranches
méritent, par leur structure compliquée et surtout par
leurs sexes séparés, d ’étre mis avant les antres Gastéropodes,
ainsi que M. de Blainville l’a fait dans sa
classification, les Hétéropodes nous semblent devoir
être placés en téte de la classe de ces Mollusques,
pour être à la fois dans leurs rapports naturels et au
rang que leur assigne leur organisation élevée. Nous
nous trouvons ainsi conduits à les classer comme
M. Rang, mais, comme on le voit, dans d’autres
rapports et d’après d’autres motifs que ceux qui ont
guidé ce naturaliste (1 ).
Les divers genres qui composent le groupe des Hétéropodes
forment une série tellement naturelle, qu’on
pourrait les réunir dans une seule famille ; cependant,
nous croyons qu’il n’y a pas d’inconvénient à les répartir
en trois petites familles basées sur la présence
ou l’absence d’une coquille, et sur le développement
plus ou moins considérable de cette partie.
La première famille, que nous nommerons famille
des F ir o l e s , comprend les genres Firoloïde et Firole
qui sont entièrement dépourvus de coquille.
La seconde, ou la famille des C a r in a ir e s , contient
les genres Carinairoïde et Carinaire dont la coquille,
pour ainsi dire rudimentaire, ne peut recouvrir qu’une
partie de l ’animal.
(1) L’opinion que nous émettons ici sur la place qu’il convient
d’assigner à l’ordre des Hétéropodes, et que nous avons déjà fait
connaître depuis assez longtemps ( Comptes rendus de VAcadémie
des sciences, tom. XVII, pag. 674, octobre 1843), avait été adoptée
en dernier lieu par M. de Blainville, d’après les renseignements
que nous lui avions donnés à ce sujet.
Bonito. — Zool. T om e II. P.'irtic II. 22