continuer directenieut, à la .surface du ganglion, avec
celles des nerfs de la paire postérieure (fig. 17).
D’après M. Krohn, le ganglion abdominal fournirait
encore un grand nombre de filaments nerveux
s’en détachant de tous les côtés ; mais nous n’avons
pu voir ces filaments d’une manière bien distincte.
l.es yeux sont formés par nue capsule sphérique dans
laquelle pénètre le nerf optique. On voit, au centre
de cette capsule, uu cristallin très-transparent, enveloppé
d’une masse pigmentaire noirâtre. Celle-ci est
elle-même complètement entourée, en dessous et à sa
circonférence, par l’épanouissement du nerf optique
(fig. 15).
La peau, quoique très-transparente et en apparence
gélatineuse, est assez épaisse et résistante.
Les Flèches sont, comme nous l’avons déjà dit, des
animaux assez communs dans toutes les mers. Elles
nagent avec beaucoup d’agilité, en imprimant des
mouvements d’ondulation à tout leur corps. Elles paraissent
très-voraces.
Outre l’espèce commune, la Sagitta bipunctata,
nous avons recueilli plusieurs individus remarquables
par la forme grêle de leur corps et par leur tête volumineuse
et comme renflée ; nous ne savons si ces individus
appartiennent à une espèce distincte, ou ne
sont qu’un jeune âge, ce que leurs dimensions plus
petites nous porteraient à admettre.
Les zoologistes ne savent encore quelle place as.signer
à ces singuliers animaux. MM. Quoy el Gaimard
n’ont émis aucune opinion à ce sujet, avouant n’avoir
pu étudier leur organisation d’une manière assez complète
pour se prononcer. M. Lesueur, trompé par
une certaine analogie dans la forme, les avait rapprochés
des Firoles, ce que M. de Blainville paraît avoir
d’abord adopté (1); mais, un peu plus tard, ce cé-
lèbre zoologiste rejeta cette manière de voir, en
disant que c'étaient des animaux tout différents des
Firoies, puisqu’ils n ’avaient n i nucléus, n i p ie d abdomin
a l en nageoire, mais une fo rm e de poisson (2).
Depuis, M. d’Orbigny est revenu à fopinioii de
M. Lesueur, qu’il a cru étayer par ses observations ;
mais nous avons vu que les détails donnés par ce
naturaliste étaient à peu près complètement inexacts.
Enfin M. Krohn, guidé par une connaissance bien
plus complète et bien plus exacte de l’organisation de
ces animaux, les a rapportés aux Annélides , tout en
reconnaissant cependant qu’ils s’éloignaient beaucoup
de ceux -c i par plusieurs de leurs caractères. Dans
une note qui fait suite à la traduction du mémoire de
M. Krohn, M. Milne-Edwards a cru devoir donner
son opinion sur le rapprochement proposé par ce
naturaliste, et sur les affinittés naturelles du genre
Sagitta; M. Milne-Edwards s’exprime ainsi à ce sujet :
« Ayant eu occasion de voir le Sagitta bipunctata
pendant mon dernier voyage à Messine, je crois dell)
Manuel de Malacologie, pag. 492.
(2) Même ouvrage, dans les nouvelles additions et corrections,
pag. 656.
M