I V . C L A S S IF IC A T IO N D E S P T É R O P O D E S .
Nous avons vu préccdeniment, dans l’exposé hislo-
rique ipie nous avons fait du groupe des Ptéropodes ,
que si ce groupe avait élé admis d’une manière à peu
près générale par les zoologistes, de grandes dissidences
existaient encore sur le degré d’inniortance et
sur la place iju’il convient de lui assigner dans la méthode
naturelle ; nous avons donc à examiner la (jues-
tion de la classification des Ptérojiodes sous ces deux
jioinls de vue.
Les Pu'ropodes forment-ils dans l’embranchement
des Mollnsijues un type aussi distinct que celui des
Céjibalopodes et des Gastéropodes , et doivent-ils constituer
par conséquent un groupe de valeur analogue,
ainsi que l’admettent la plupart des zoologistes ? Cuvier
, railleur de ce groupe , nous semlile avoir établi
lui-même le contraire en reconnaissant que les Ptéropodes
s’éloignent peu des Gaslérojiodes par l’ensemble
de l’organisation et n’en diffèrent que par l’absence
du jiied dont il a fait le caractère jirincipal de
ces derniers Mollusques (1).
M. de Blainville élalilit encore mieux dans son mémoire
sur le genre llyale les nombreux rapports de
ces Ptéropodes avec les Gastéropodes, et démonlra en
outre que la seule différence qu’on avait cru trouver
dans les oi ganes de la locomotion n’existait pas, en
faisant voir que ces expansions latérales désignées sous
(t) Mémoire sur le Clio boréal, pag. 8 .
le nom d’ailes ou de nageoires n’étaient autre chose
que le pied des Mollusques gastéropodes, disposé
même d’une manière presque semblable à ce qui a
lieu dans les Bulles (1). M. de Blainville signala aussi
la même analogie dans l’appendice inférieur ijne l’on
avait regardé à tort comme une dépendance de la
boucbe cbez les Clios el les Pneumodermes.
Cependant celte manière de considérer les Ptéropodes
ne fut jias adojitée d’abord et n’a même jias
prévalu jusqu’à présent parmi les zoologistes qui ont
continué, la plupart, à faire de ces Mollusijues im
groujie analogue à celui des Gaslérojiodes el des Céphalopodes;
quebpies-uns oui même essayé de la combattre,
comme M. deFcrussac, ijui s’exprime ainsi à ce
sujet, dans son Histoire naLiirelle des Molluscpies.
« Si l’on considère ces Mollusques ( les Plérojiodes )
« uniquement sous le point de vue de la comjilication
« ou de la perfection de tel ou tel organe, ils peuvenl
« sans doute être regardés comme étant inférieurs à
i< certains Gastéropodes , suiTout dans l’état encore
(( imparfait de nos connaissances anatomiques à leur
« sujet. Mais si ou les envisage dans leur ensemble ,
(( on ne jieut se refuser à reconnaître qu’ils offrent im
« mode de construction bien distinct de celui des
(( Gaslérojiodes , qii’on ne peut les réunir à ceux-ci
« sans faire violence aux caractères essentiels qui les
Il distinguent, puisque ce serait introduire parmi ces
c( derniers des formes qui leur sonl étrangères; ijue
(d) Voir Tarlicle I I yale du Dictionnaire des sciences naturelles,
tom. XXII, pag. 6G.