leur nourriture, a leur reproduction, et surtout l’action
des courants paraissent déterminer ces réunions
nombreuses d individus, bien plutôt que des instincts
de sociabilité, comme l’admettent encore quelques
zoologistes.
Les Pteropodes se meuvent au moyen de leurs expansions
natatoires qu’ils agitent avec beaucoup de
vite.sse, comme les papillons font avec leurs ailes;
aussi leur progression n’est qu’un sautillement continuel,
et ne se fait que par ondulations successives. Ils
peuvent de cette manière s’élever dans l’eau, avancer
dans une direction borizontale ou plus ou moins inclinée;
lorsqu’ils veulent redescendre, ils contractent
leurs nageoires et la partie antérieure du corps qui
rentre ainsi plus ou moins complètement dans la coquille
ou dans le manteau, et ils se laissent tomber
au fond de l ’eau ou bien seulement à des profondeurs
plus ou moins considérables.
La plupart de ces Mollusques nagent dans une position
renversée, ce qui a induit en erreur la plupart
des naturalistes qui les ont décrits en sens contraire
dn véritable. Cette babitiide singulière nous parait
tenir à l’organisation même des Ptéropodes qui la
présentent et à la position de la masse viscérale à la
partie supérieure de l’animal, tandis que l’inférieure
est occupée par la cavité brancbiale, ce qui doit
avoir pour effet de rapprocber le centre de gravité de
la face supérieure, et de ne rendre par conséquent
l’équilibre possible pendant la natation que lorsque
cette face est devenue inférieure.
Tous les naturalistes qui ont étudié les moeurs des
Ptéropodes ont remarqué que ces Mollusques ne se
montraient à la surface de la mer qu’à la cbute du
jour ou dans les premières heures de la nuit, et qu’ils
disparaissaient ensuite de nouveau après un temps
varialile. M. Rang a jiensé qu’ils venaient ainsi à la surface
de l’eau pour y cbercber leur nourriture ou pour
y respirer l’air libre ; mais la première de ces hypothèses
est peu probable , et la seconde n’est évidemment
pas admissible, puisque tous les Ptéropodes respirent
par des brancbies. M. Alcide d’Orbigny a donné
plus récemment de ce fait une explication différente :
ayant cru remarquer que cette apparition des Ptéropodes
avait lieu d’une manière régulière, et que les
mêmes e.spèces se montraient toujours à des heures
déterminées, il en a conclu que ces Mollusques vivent
habituellement à des profondeurs différentes, et qu’ils
viennent à la surface de la mer, attirés par le besoin
de retrouver la lumière dont ils ont l’babitude dans
leurs zones d’habitation ordinaire et qu’ils poursuivent
ainsi, à mesure qu’elle leur écbapjie, ce qui expliquerait,
d’après ce naturaliste, leur apparition successive.
Il nous paraît difficile d’admettre que des animaux
dépourvus du sens de la vue (et nous avons dit pi'é-
cédemment que tous les Ptéropodes étaient dans ce
cas) puissent être sensibles à ce point à l’action de
la lumière. S’il est sans doute vrai que l’organe de la
vision ne soit pas absolument nécessaire à un animal
pour qu’il éprouve l ’influeiice de cet agent, ou ne peut