constante l’étude des Ptéropodes, et la nature de ce
voyage, dans des mers si différentes el sous les latitudes
les plus variées, nous a mis dans les condilions les plus
iâvorables pour exécuter nos recbercbes ; aussi, avons-
nous pu non-seulement revoir presque tous ceux de
ces Mollusques qui ont déjà élé décrits, mais encore
ajouter à ces derniers un assez grand nombre d’espèces
ipii n’avaient pas encore été signalées par les naturalistes.
Les observations répétées que nous avons pu
faire sur ces animaux, à l’élat vivant, nous ont permis
de saisir leurs formes si variables el de les représenter
d’iine manière plus exacte peut-élre (pi’on ne l’avail
fait jusqu’à ce jour. Les nombreux individus que nous
avons rapportés dans l’alcool, nous ont ensuite fourni
les moyens de compléter ce que ces premières observations
nous avaient déjà appris sur leur organisation
intérieure; enfin, leurs moeurs, leurs babitndes ont
également fixé notre attention, ainsi que leur mode de
répartition à la surface du globe. Nous espérons donc
que les documents nouveaux que nous avons ainsi recueillis
fixeront définitivement les zoologistes sur les
Mollusques de ce groupe.
Nous allons exposer d’abord tout ce qui a trait a
l’bistoire générale des Ptéropodes ; nous examinerons
ensuite les différents genres et nous ferons suivre l’étude
de cbacim de ces genr es de la description des
espèces que nous avons observées.
IL D E L A F O R M E E T D E l ’ o R G A W IS A T IO N D E S P T É R O P O D E S .
Les Ptéropodes sont des Mollusques de très-petite
taille et plusieurs sont même presque microscopiques ;
on trouve cependant des espèces assez grandes dans
les genres llyale, Cléodore, Cymbulie, etc.
La forme générale de leur corps est très-variable;
globuleuse dans les uns, comme dans la plupart
des Llyales, dans les Euribies, etc., très-allongée dans
d’autres, comme dans quelques espèces du genre Cléodore,
elle offre encore un assez grand nombre de modifications
intermédiaires ; mais, dans tous les cas, le
corps de ces Mollusques se compose toujours de deux
parties bien distinctes, dont l’une, postérieure et ordinairement
plus volumineuse , est formée par la masse
des viscères, tandis (¡ne l’autre, antérieure, comprend
la tête, les organes locomoteurs et une espèce de cou
ou de thorax, d’après M. de Blainville, qui la nomme
pour celte raison Cépbalo-tboracique (1).
Dans un certain nombre de Ptéropodes, la tête esl
bien distincte à la partie antérieure du corps, ainsi
qu’on le voit chez les Clios et les Pneumodermes; dans
(1) Cette conformation extérieure donne aux Ptéropodes une
certaine ressemblance avec les insectes, qui paraît avoir frappé
les premiers observateurs; ainsi, l’on sait que F. Martens décrit le
Clio Boréal sous le nom de Hanneton marin; I.amartinière désigne
aussi la Cléodore Pyramidale, qu’il a observée pendant le voyage
de La Pérouse, comme une espèce d’insecte; enfin la Cymbulie est
encore généralement nommée Papillon de mer parles pécheurs des
côtes de la Provence.