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C t e n i î e N-VTICE. — Natica, Lamarck.
Les espèces (pii composent ce genre présentent
d’assez grandes dilTérences dans la forme et dans les
autres caractères de la coquille ; les unes ont un
opercule calcaire, tandis que, chez d’autres, cette partie
est cornée. Il nous a paru utile de rechercher si
des dilTérences correspondantes n’existeraient pas dans
les animaux de ces espèces, c t, dans ce but, nous
avons examiné avec soin et fait représenter tous les
animau.x de Natices que nous avons pu recueillir dans
le cours de notre voyage.
Ces Mollusques, comme on le sait déjà jiar les observations
de MM. Quoy et Gaimard et de quelques
autres zoologistes, ont nn pied très-grand, débordant
plus ou moins la coquille dans tous les sens, et formant
supérieurement, autour de celle-ci, un rebord
plus ou moins élevé qui la recouvre en partie. La portion
antérieure de ce rebord, distincte de ia jiosté-
rieure, ajipartient à une sorte de bouclier charnu qui
double la face supérieure du pied, en avant (1 ). L’opercule
est placé postérieurement, en dedans de ce rebord,
et n’est, par consé(|uent, pas apparent, lorsque
toutes les parties de l ’animal sonl développées.
La tête, très-large, présente supérieurement un bord
(1) Les parties qui recouvrent la coquille appartiennent donc
au pied ct non au manteau, comme le disent quelques auteurs.
mince qui [lorte les tentacules. Ceux-ci sont très-distants,
plus ou moins allongés, aplatis et terminés en
pointe. 11 n’y a aucune trace d’yeux, ni à leur base, ni
dans le reste de leur étendue (pl. 3 6 , fig. 6).
Les différences qu’offrent les animaux des espèces
que nous avons examinées, se trouvent surtout dans
la forme du pied.
Dans quelques esjièces, ce pied est très-dévelopjié,
de forme ovalaire, uu peu rétréci seulement à sa
partie antérieure ; le rebord qu’il forme autour de la
coquille , recouvre toujours celle-ci dans une grande
étendue, et quelquefois même d’une manière complete
; le bord jiostérieur du bouclier charnu qui le
double antérieurement, forme du côté gaucbe un
canal saillant, qui a probablement pour usage de
conduire l’eau aux brancbies. On trouve celte forme
du pied dans les espèces à cocjuille mince , déprimée
ou subdéprimée, comme la Natice glauque [ N .
g la u ca ), Humboldt, et la Natice de Chemnitz (V.
CVie/wMitew), Récluz (1), (pl. 35, fig. 1 et 4). Dans ces
espèces, le pied ne peut généralement pas rentrer dans
la coquille ; l’opercule est mince et corné. Nous indi-
(juerons aussi un sillon transversal qui se trouve,
dans les espèces que nous venons de citer, en dessous
du p ied, à la réunion des deux tiers postérieurs avec
le tiers antérieur (jil. 35, fig. 2).
(1) Rkcluz, monographie des Natices; dans Cheot, illiist. Con-
cliyl., jd. 3, llg. 4. — Nous .avons recueilli cette espèce à Pnlo-
Pcnang.