espèces de ces genres variés, auprès desquels viennent se
placer facilement les nombreux poissons exotiques, depuis
le Hareng jusqu’à l’Alose.
On trouvera dans le volume suivant l’histoire des espèces
assez semblables à l’Anchois, et j’espère convaincre le lecteur
que ceUes-ci présententdes différences qui auraient pu m’autoriser
à en faire une petite famille séparée* Je n’ai pas ,
cependant, osé le faire, parce que cette division ne m’a pas
paru absolument nécessaire;
L^étude des Glupées et des genres qui les- avoisinent est
une des plus; instructives pour concevoir l’extension que l’on
doit donner aux principes des familles naturelles; Aucune
autre ne montre plus clairement le*système de la nature,
par suite duquel elle prend à une famille quelquesNins de
ses caractères; pour les combiner et ; les fondre dans ceux
d’une autre, de manière à modifier souvent le caractère
essentiel, à l’altérer ou à l’effacer dans certaines espèces
qui font rentrer dans le groupe principal toutes celles qui
sembleraient s’en écarter. On tire aussi de l’étude de ces
poissons un autre enseignement et d’un plus haut intérêt,
car on arrive, en suivant les variétés si nombreuses du. hareng
commun, à fixer ses idées sur la valeur de cette;grande
abstraction de notre, esprit que les naturalistes nomment
espèce. C’est; de toutes - celles que nous pouvons facilement
observer , l’espèce’ représentée par le plus grand nombre
d?individus vivant en -société par troupes, innombrables,
cachés dans des retraites habituellement impénétrables à
l’homme , n’en sortant qu’a des époques fixes et déterminées
par suite d’un besoin physique et impérieux, et non
par le seul acte de la volonté de l’animal, qui ne met en
jeu aucune faculté instinctive. <Gés conditions vitales sont
en dehors de toutes celles qufe nous attribuons à la domesticité
chez un grand.nombre d’autres animaux, et par conséquent
à l’abri de tohte action de l’homme. Il n’en est pas
moins évident que nous voyons reproduire dans l’espèce
plusieurs modifications que nous attribuons dans les autres
animaux placés par la nature auprès de nous, à l’influence
de la domesticité. Outre l’importance que <ces réflexions
donnent à l’espèce du hareng, il en est une autre d’un intérêt
peut-être moins philosophique, mais non moins grand,
à cause de -Futilité incontestable du hareng. Tout le monde
a répété, avec raison, que ce poisson est une source inépuisable
de richesse et la meilleure école pour former des
hommes de mer.
Le lecteur me pardonnera sans aucun doute de m’être
longuement étendu sur l’organisation, les habitudes et la
pêche de ce poisson. Le legs que j ’ai reçu de M. Cuvier m’a
donné la faculté de puiser dans les documents inédits que
Noël de la Morinière avait préparés pour écrire une histoire
naturelle et commerciale de cette dupée. J’en ai profité en
tâchant d’éviter des détails trop minutieux qui auraient
donné à mon ouvrage un caractère de prolixité tout à fait
fâcheuse dans un livre de la nature de celui que je publie.
Ou trouvera aussi dans ce volume beaucoup de détails
sur l’Alose , dont je ne reconnais qu’une seule espèce en
Europe; sur la Sardine, qui a en ichthyologie les principaux