Les obstacles qu’il fallut surmonter pour vivifier ce commerce'
entravé par la 'préliention des seigneurs, sur le
territoire desquels il fallait passer, prouvent avêOèotnbieïi
de 'zèle Louis IX s’Occüpâ de l’amélibrer.» AussiliÉnyra pas
eu dé roi de France qui ait rendu plus d ordonnances 'Ou
fait plus de règlememtsén favëùr ducommercé des birengs.
Un grand -nombre d. aumônes faites ù des monastères
de:céfrté époque se payait en harengs; et Louis IX !, lui-
méme, fit distribuer; à une certaine occasion ; aux pauvres
de Paris, 60,0oo ' harengs. Les règlements publiés' par les
successeurs de S. Louis améliorèrent encore le commerce
dont nous parlons. Dans l’ordonnance de i;3201,: I e%-ha-’
rengs'ÿ sont distingués en poissons saurs, blancs et fra i#/
et ils doivent -être vendus de plusieurs m anière^ É -°1 éfl :
meze, messe cm maise, sorte de mesure qui devait eofate-
nir i 020 harengs saurs'ou 8 i6 harengs blancscs(cellè'<d’Irlande
n’en contenait alors que 5oo); en tresonel ou
tressoumel, mesure dont « j’ignore la \ capacité; 3".° »en pi*
gnon, équivalant rà un millier de harengé lÊ^-èU-'caque,
tonel ou qüecce (caisse). Il-parait d’après"-cette drdfon--
nânee e t celle de 135o que l’on sauriSSait le hareng-à Paris
meme. On distinguait aussi les harengs indigènes ou étrangers
par un nombre assez Considérable de noms qui prouvent,
par conséquent, que ce poisson était déjà l’objet de
l’attention générale. Ainsi, l’on disait les harengs de Garnis
j , : dé Sajffore, Saffaire, de Serne ,■ x^Escone, d e Frain-
clais ou Franches, etc. Noël de la Morinière1 a essayé
de donner l’étymologie de ces différents noms1, mais elle
me paraît fort incertaine.
1. Noël, Hist. des pêch. ; pi 332.
Il est aussi question dés harengs dés Flandre. L’ordonnance
de i 320 fait encore- mention de harengs poudrés, et‘
NèèM-ela Morinière pensé qu’il faut enüendre.par cette expression
lë hareng.salé en wrac. ou en grenier. Le commerce
et la' ConsommationK'qui rse faisaient à Paris de tous ces
différents harengs, ; acquirent, une’ grande importance au
commencement du douzième siècle. La ville <de Caen partagea
: cës avantage«: Dans, uni< acte de i 3i 6 on voit que
Gaën .recelait' de. l’étranger les harengs; que l?ou appelait
les mr//rer#îét quiîy>étaiént appdrtésén caques ou en rondelles,:
et quiL enuvenait dans la saison : quatre g à cinq
eents'i la&tk et plusytqui gse * distribuaient non -seulement
dans la ville ;>mais encore dans les p^ys du Maine, d’Alençon
et d’Anjou. L’importation et l’exportation du hareng de-
venaimit un objet de commerce important. Les villes du
nord .'envoyaient à Dieppe, ef."à; Rouen le hareng.sale de
leur péfehei qui était ensuite réexporté dans le Levant.
Les Dieppoisiontété presque seuls, pendant longtemps,
en possession de ce commerce. Ils obtinrent de Charles Y
la permission de prendre d u gouverneur de Calais des sauf-
condüits? pour la pêche, i en se- soumettant à ne la faire
qu’entre la -Seine et la Somme jusqu’à Noël seulement.
Ils payèrent pour cette permission une imposition qui fut
réduite à un franc d’or pour les bateaux qui voulurent
fournir u n . homme d’armes. Les pêcheurs de . Calais ne
payaient aucuns droits seigneuriaux; mais chaque bateau
armé dans cette ville pour la pêche payait à la commune
un droit de cinq sols parisis par an. Le produit du droit
fut évalué,*en 1347»> à huit livres parisis, d’où il faut conclure
qu’on équipait alors à Calais trente-deux bateaux
pour la pêche du hareng. D’ailleurs, les bateaux qu’on em