le trouver. Noël de la Morinière rapporte plusieurs faits
qui lui ont été: communiqués par des. pêcheurs flamands
ou hollandais* et qui sont tout à fait contraires à là marche
attribuée aux harengs. Un pêcheur de Bruges lui a assuré
qu’après avoir péché le grand hareng à la hauteur de Shetland,
il lui était arrivé "dlêtee trente ou quarante jours
sans revoir un seul de ces poissons, quoiqu’il naviguât
dans les eaux quon suppose traversées par oes poissons.
Une corvette dé èfieuport a mis trente*sept fois les filets à
la mer sur. les fonds de Shetland poùr prendre une demi-
tonne de harengs)* elle étaitiarrivée de fort bonne heure.
Des corvettes flamandes qui étaient restées plus au sud,
complétèrent leur chargement en trois jets de filets ou en
trois nuits. D’autres corve ttes de Kieup Ort avaient fait; une
bonne pêqhoà k hauteur de Càkhness; tandis que les
buyses hollandaises hâvaient pas trouvé dans le même
temps le quart de leuri%ârgaisQm aux Shetland. N oël a v u
un pécheur d isten d e qui retournait souvent sur les fonds
d’Yarmouth aux approches du. solstice d’hiver quand il
ûe trouvait plus de poisson depuis Boulogne jusqu’à lèn*-
trée de la Manche. La majorité des pêcheurs de cette mer
est aussi d’opinion que le hareng leur a rrivedu nord*
mais, malgré tout ce qu’ils disent de la régularité de ces
apparitions^ sur k s -bassures de Dych/ de la Uaillebarde,
du Larron * etc., leur conduite prouve qu’ils n’ont aucune
eonnaissanee positive de la marche de ce poisson ^ et qu’ils
sont constamment à sa reeberehe. JS?il fallait jo u te r loi
à leurs dires, le hareng se trouverait dans les eaux voisinës
de Dunkerque peu de jours après l’équinoxe d’automne;
vingt-quatre jours après sipr la bassure de Dyck; puis,
après quinze jours, ils arriveraient sur la Caillebarde. On
peut déjà observer qu’ils ne «ont pas dkccord entre eux
sur k route suivie par le poisson pour reudrp. Les uns
prétendent qu’il y .arrive par le* vent d’ouest on nord-ouest.
Ils croient avoir remarqué que .par les vents d’est ou de
sud-est. ils passaient plus près. 4e Boulogne. D’autres prétendent
que le poisson ne vient point de Dyck, mais
d’autres fonds ou de la bassnre. des grands Bidains ; qu’il
ses rend dans lèsieaux Wjssant, et de là dans celles de
Boulogne. On doit conclure de tout ceci que les pêcheurs
de la cote de Calais ont l’opinion que le hareng vient
du nord. On devrait: conséquemment s’attendre que leurs
procédés de (pèche et le?systèine qui les régit coïnciderait
avec cette opinion. Cependant il arrive souvent aux
pêcheurs de mettre d’abord leurs filets à la me* dans les
eaux ..voisines de Wissant, et de remonter ensuite plus au
nordjusqûe sur le Dyck; ils suivent donc pour pêcher
une route du sud au nord. L’observation de la conduite
des pêcheurs de Fécamp prouve leur même incertitude
sur la marche du hareng e t sur la progression du nord au
su|^SQ|S>de la Morinière ,a vu une réunion de trente
bateaux de pêche en travers sur les Dales.; ils s’y rendaient
régulièrement à chaque marée, quoique la pêche fut très-
médiocre. Deux de ces bateaux, cependant, se détachèrent
et vinrent stationner à l’ouestientre Antifer et La Hève;
ils y firent une très-abondante pêche, et ils prirent.à eux
seuls plus de harengs gais que tous les autres bateaux
réunis ensemble. A la marée suivante, les pêcheurs, à
l’exception de quatre à cinq, mirent le cap à l’ouest. La
pêche y fut très-mauvaise,; tandis que les autres bateaux
qui étaient retournés à la station de Dale firent la même
üuirune excellente capture. Les harengs étaient remar