Les Boulonnais attribuent- cette apparition à un effet de
la volonté spontanée des harengs* Les 1 pécheurs1 * ont l’ba-
bitude de, ©ompaiEei . «es. apparitions subites à ce.;quit«e
passe dans un champ de blé yidont lés grains lèvent en
une seule nuit. Ils regardent icé mouvement dtaieension
dans les bànes du hareng comme une des allures les plus
familières à l’espèce 5 mais ils ne .peuventvÆn assigner la
cause. La présente 3 du harehg >se; reconnaît à plusieurs
signes: i*° quand les monettes ou les. autres palmipèdes de
haute-mer planent à la surface de i’eauet qu’ils éyplongent
fréquemment ; quand on voit flotter beaucoup d’éçaillés '
autour des barques ; â.a:quand on remarque ^suivant Doddj,
que la surface de l’eaài est ridies par un iventï doux qui
smnfflp de terrw|ienfin T quand l’eau semble couverte de
graissin. Les pêcheurs tirent encore dautres inductions favorables
à lenrs travaux de diversescirconstances qui me
paraissent de simples préjugés. Ainsiyles pêcheurs de Dieppe
considèrent f ies harengs , volants; ed est ^à^dkeî; ceux, qui
sautent hors .de l’eauy comme les avant-coureurs d’un lit dé
poissons. L’événement .semble quelquefois jüstiferncètte
opinion. 11 y. a eneore b eau coup d’autresprëjugés. que je ne
répéterai pas,-mais ce, qui paraît certain c’est que le meilleur
de tousfcesindioes est celui qu’on obtient du vol ou
des allures des oisëaüx de mer. Aussi , sur, tôutesrfes côtes
et dans toutes les baies d u nord de l’Europe, leur vol,
leur cri sont, observés et étudiée avec la plus grande attention.
; L’habitude et 1g nécessité de faire -ces remarques
continuelles exercent la vue des pêcheurs, de, sorte qu’ils
connaissent et prédisent le plus souvent avec une singulière
précision la prochaine apparition des radeaux. On croit
encore avoir remarqué que cette chipée aime à nager
contre la difeetiou-dm vent et désHcourants. Cependant
aussi , d’autres pécheurs assurent qu elle reste peu de temps
dans la mêmepla^ii quelle avance, puisyiSQudaiiïyquelle
rétrograde.! Ota ieMcpt ètiê ©ertai®o que;; si: la troupe, est cour
trariée par des couKants trop forts pce qui est assez fréquent
dans la Ba*ltique;dâdroupé ;louvôie; huit, doiizei et même
vingt fois de suite pèé qifélle avariée ainsi insensible menti.
SI lë courant change -de directionI la troupe changé :aussi
la siennepc’estee qui explique comment il est si rare que,
dans la Baltiqué; on : pêche 1 deux nuits de iSnite« dans un e
même position. Pennant1 a observé qu’en. Écosse le hareng
plein nage plus« Vol on tiers dans les grandes eaux, et
le hareng gai plus près des mites. Townley3 Rapporte le
même fait autour de 4?îié de Man, et je trouve dans lés
notes de lfo.ël|;de la Morinière que la même remarque a
été farte dans la Manche. Mais ne peut-on pas donner pour
explication toute naturelle de cette observation, .que les
harengs des grandes eaux cherchent à s’approcher jde la
côte pour y frayer, d’ou il suit que les radeaux formés près
des côtes ne son t plus alors formés que de harengs vides,
s if ’ai? dit plus haut qu’à? l’approche d’une tempête, les
harengs quittaient la côte et gagnaient la pleine mer. Le
baron d’Altstrômer assure qu’ils se réfugient dans les golfes
de la côte deSuèdepvoisins de Gothembourg. On a remarqué
qu’à Marstrand les harengs se portent, vers la côte
avec une telle impétuosité qu’ils semblent entrouvrir l’eau,
et qu’il n’est pas sans exemple que plusieurs de ces poissons
se soient jetés vivants dans les barques les plus voisines du
1. Penn., Tour in Scotï., II, p. 241.
%. Tovmleys Joum. of tke isl. of Man, p. 94.