On rencontre aussi «des harengs qui sont surcharges
d’une quantité considérable de graisse d’Un jaune rous-
sâtre, extrêmement huileuse, qui donne à la. chair un goût
désagréable, nauséabond, et que l’on dit malfaisantel.
Souvent aussi le hareng contracte sur les fonds de vase
une maladie contraire : le ventre se comprime; une matière
visqueuse et fétide remplit les intestins ; la chair
devient sèche et coriace. Ces harengs se*'gâtent promptement;
il paraît que c’est surtout après avoir frayé qu’on les
voit tomber en xet état. Les individus ont le feorps tellement
amoindri que les pêcheurs qui veulent prendre ces
derniers bancs de harengs, se servent souvent de filets dont
les mailles sont plus petites que d’ordinaire. Ström, Fa-
fa ricius , Millier, prétendent aussi qu’une espèce d’annélide
pâlej;à, lignes longitudinales rousses, se multiplie quelquefois
en si grande quantité que la mer en devient toute
rouge; elle donne des qualités malfaisantes au hareng qui
les mange ; aussi existe-t-il un règlement qui prescrit >de
laisser au moins deux jours dans le filet tout hareng aatig.
Fabricius dit la même. chose pour ceux qui ont mangé
ce 'petit crabe désigné par lui sous le nom • düAstacus ha-
rengorum. On trouve aussi très-souvent des filai res dans les
épiploons du hareng; c’est le Filaria çapsularia de Ru-
doîphi ,‘qury.a aussi rencontré un Ascaride et le Distoma
ochreatum. Les auteurs citent çès parasites comme une
des maladies du hareng. Les recherches nombreuses que
j’ai faites sur les Helminthes m’ont donné la conviction
que ces animaux sont associés par la nature aux espèces
1. Anderson, Account of the Hebridge, p. 359.
sur lesquelles ils avivent; sans que leur présence soit un
iridice*-de‘ maladie.
Enfin, je citerai une monstruosité assez commune, dans
le hareng,' ainsi*-que, dans beaucoup Vautres poissons \
et qui consiste dans i’herimphroditisme. M. Yarrell a.communiqué
, il n’y-*a pas longtemps, uUe observation de ce
genre à* la société zoologiique' dé'Londrès. Je trçuve cfarrs
mes-f-notes ,-que j’ai observé deux cas dé fcë genre, l’un
à «Boulogne, en îda^y et lautré, un peu plus -tard, sur un
hareng:pris aù marché'de Paris.4
! L’incroyable 'fécondité «du hareng a toujours fait l’éïon-
nement- du naturaliste. Labonstante éûërgie dejeette puissance
reproductrice 'dans cet Je espèce de ClupÔé donnerait
degrésultats si .considérables en chiffres que le calcul
en effraierait véritablement rimuginàtiôn. Si pendant vingt
ânsiconsécutifs*’on pouvait.-‘réunir-: la progéniture d’un
seul iharedgf*et la rassembler e n masse, quel eSpjace immense
n’oGcuperait-elle pas dans l’Océan ! Mais la nature
conserve heureusement la baïaâce dès forces respectives!
La destruction de-tous les jours égalé en somme la fécond
ité s e toute: une' année. Cest' pouf cette raison que les
pb ilosophes^cOnsidèrèrit * les mammifères, les oiseahx et les
poissons carnassiers non comme dès ennemis destinés.à détruire,
mais comme des êtres bienfaisants et nécessaires à
là continuelle harmonie des productions ’ de la nature.
Sans le concours de’ l’avidité des poissons, la mer serait
bientôt surchargée de ses productions, embarrassée de ses
propres richesses, et? au lieu dè procurer l’abondance aux
nations, elle en deviendrait biëntôt le plus terrible fléau.
Bonnet, Buffon, Lacépède ont tracé de si magnifiques tableaux
de' toutes ces images qu’il serait maintenant pré