CHAPITRE XL
i Du genre Alose ( Alausa ).
Apres toutes les coupes génériques dont j’ai exposé les
caractères tirés de la dentition, j’arrive aux espèces de clu-
péoïdes qui n’ont plus de dents sur aucune des pièces
osseuses du palais ou delà langue, qui n’en ont plus même
que de petites et caduques sur les mâchoires?* jet qui constituent,
dans ma manière de voir , le genre des Aloses.-
Je justifie donc-ici ce que j’ai dit au commencement de
cette' famille, que cette coupé générique est- naturelle,
nécessaire à établir parmi les dupées1. Son--caractère ne
doit point porter sur l’édiancrure de la mâchoire supérieure,
parée que d’autres espèces à palais hérissé de dents
ont, comme elles, le haut dë la bouche éehaûcrë.'5
Je ne suis pas le prenlier qui ait assigné aux Aloses le
caractère que je viens d’exprimer. Je le trouve dans la
grande Ichthyologie de New-York, publiée par M. Dekay.
Il n’y aurait aucun reproché;à faire à ce savant ichthyo-
logiste, s’il n’avait pas décrit dans un genre si nettement
caractérisé des espèces qui, de son propre aveu, Ont la
langue hérissée de petites dents.
Le caractère assigné aux Aloses^ les sépare nettement
des autres dupées a ventre tranchant et dentelé en scie.
Elles ressemblent d’ailleurs, par tout le reste de leur
organisation à nos harengs. Elles ont un estomac, assez
grand, pointu, donnant naissance à une branche montante
à parois charnues. Il y a de nombreux cæcums au
pylore. L’intestin ne faitr que deux replis. Une grande
vessie natatoire simple., pointue aux deux extrémités, renflée
dans sa partie moyenne', communique avec l’estomac
par un canal pneumatique ouvert à l’extrémité conique
de ce viscère. vL’extrémité antérieure de la vysie, ne dépasse
pas la troisième vertèbre ; elle ne s’avance en aucune
faodn sbus le crâne au delà du basilaire, pour atteindre
le vomer, ainsi que l’a exprimé ou figuré M. Breschet,
dans sdn Histoire de d’oreille dés poissons. Elle ne se bifurque
pas en deux' canaux grêles.1 Ce que cet anatomiste
a nommé trompes cystiquesy sont deux^ ligaments qui
viennent s’insérer, des occipitaux latérfux à la membrane
externe ou fibreuse de la vessie.
Je ne m’étendrai pas. plus longtemps, dans cet article,
à réfuter les nombreuses erreurs, dont fourmille la description
de l’appareil auditif de:l’alose dans le Mémoire de
M. Breschet,^et encore moins à démontrer l’incertitude
de- -ces théories qui tendent* à faire considérerria vessie
natatblre comme un appareil de respiration-. J’ai répété
pour l’alose les expériences ou les recherches anatomiques
que j’ai faites sur le hareng ; efles m’diat toutes conduit au
même,..résultat, c’est-à-dire qu’il n’y a aucune communication
médiate ou immédiate entre l’oreille et la yes^ie natatoire
des poissons ; ce sont deux organes placés dans
des cavités complètement différentes et tout à fait séparées.
Nous trouvons des espèces du genre Alose dans l’atnien
comme dans le nouveau monde. Deux espèces de ce genre
sont fort importantes en Europe, pafcé qu’elles y sont
fort. répandues et que lune d’elles, la Sardinejj donne
lieu à un commerce et à des salaisons considérables.