Le P r is t ig a s t r e d e M a r t i u s .
(P r istig a ste r M a r tii, .Agassiz.)
Nous venons de recevoir au Cabinet du Roi, parmi les
riches et belles collections rapportées du Brésil par M. de
Castelnau, trois pristigastres pêchés a lembouchure de
l’Amazone. Deux sont parfaitement semblables'entre eux ;
ils se distinguent du précédent
par un ventre plus saillant, par une anale plus courte. La caudale
me paraît avoir les lobes moins pointus, et je ne crois pas que les
rayons supérieurs se prolongent en longs filaments.
B. 6; D. 15; A. 46 où AT; V. O ; P. 11.
La couleur, rembrunie sur le dos, est argentée sur tout le rçste
du corps.
J’ai vérifié le nombre des rayons de la membrane bran-
chiostège, et je suis persuadé que l’exemplaire de Munich
doit avoir six rayons comme les nôtres, niais le premier,
qui est très-petit, est souvent Tort difficile à voir. Je pçiise
dont que c’est a tort que M. Agassiz n’en a dotmé .que
cinq. Mais un caractère qu’iiia parfaitement saisi, porte
sur la petitesse des épines de la carène du dos,; elles sont
à peine sensibles dans l’espèce que nous décrivons. Aussi,
je ne doute pas que je n’aie ici le poisson décrit et figuré
dans l’Histoire des poissons du Brésil1. Le plus gi'kh'd des
deux individus a quatre pouces et quelque chose.
1. Agassiz, Pisc.Bras., p. "55, pl. XXIV a.
Le P r is t ïg à s t r e p a il l e e n q u e u e .
(Pristigaster p h a e to n , nob.)
M. de Castelnau a rapporté un troisième Pristigastre
pris dans l’Amazone avec les deux précédents. 11 en diffère
parce qu’ü a le ventre moins saillant, d’où il résulte que le corps
est plus allongé. La hauteur est contenue deux fois et un tiers dans
là longueur totale, en n’y. comprenant pas les filets de la caudale,
tandis que dans l’espèce précédente elle surpasse sensiblement la
moitié de la longueur du corps. L’anale est beaucoup plus allongée :
elle ressemble sous^ce rapport au Pristigastre de M. Cuvier, qui a
ciùqu‘aïrte-deux rayons.
. D. 15; A. 51, etc.
La caudale, qui est fourchue, a ses lobes plus étroits et plus pointus
que ceux' de l’espèce précédente. Les trois rayons externes du
lobé supérieur sont prolongés en filaments plus longs que le lobe.
Les épines de la carène du dos sont fortes. La couleur ressemble
à celk des précédents; c’est un vèrdâtre sur le doà; tout le teste
du corps brille d’un bel éclat d’argent poli.
La longueur du poisson est de quatre pouces et demi,
sans compter les filets, et de six pouces au moins en mesurant
depuis le bout du museau jusqu’à leur extrémité.
On ne peut nier que ces trois espèces ne soient extrêmement
voisines l’une de l’autre. Je ne crois pas cependant
que des études faites sur les lieux conduisent les
naturalistes à les confondre.