mêlé ?avec le Pilchard. Ou peut distinguer deux variétés
de harengs qui? semblent composer la raoe sédentaire sur
la lisière des côtes d’Angleterre opposées: à la France,; lune
procure une pêche du printemps , composée ^d’individus
en général plus, petits que .ceux de lai pêche d ’hiver. Les
barques de Dieppe, qui allaient prendre Les raies dans
les eaux de lorbay, y voyaient, au milieu de- l’été, les
Anglais.occupés à pêcher sur le rivage, du hareng avec
leurs sennes y à une époque où aucun de .ces poissons,
présumê&:venir du.Nord, ne^sàst encore. montré^dans le
Pas-de-Galais. Ce qui était d’ailleurs plus familier:;aux
pêcheurs de Dieppe,.»c’estjl’usage d’aller acheter, dans le
cours du printemps, du hareng.à Hastings, à la Rye, à
Shoreham, pour en faiire dës amorces dont les autres poisr-
sons sont .très-friands.Æ oël de la Morinière a compté-,
sur la rade de lîastings, jusqu’à cinquante soixante
barques de pêche, dont chacune avait trois ou quatre
milliers de harengs pris dans la nuit précédente. En lisant
ce que Duhamel1 dit des- harengs halbourgs,om .conclut
bien vite à l’existence de harengs sédentaires dans la
Manche, sur nos côtes de France. On trouve aussi, dans
le Magasin encyclopédique, un mémoire fort curieux de
Noël de la Morinière sur cette même question. Les pêcheurs
de Boulogne distinguent même, dans les lits de
la pêche d’hiver, des harengs à bec noir, qu’ils séparent
de ceux de -la pêche précédente. Les matelots de Brigh-
ton disent aussi que sur les côtes de Sussex il y a des
espèces différentes de hareng.
C’est d’après la connaissance du séjour constant des ha-
1. Dut;, Traité des pêches, 2.® part., p. 338, 339.
rengsi gjluttg la Manche que se trouvaient établis le# droits
des archevêques de Rouen ; alors soigneurs temporels de
Dieppe. Ces droits .étaient perçus sur les harengs pêchés
dans tous les mois de,l’année indifféremment. L’auteur du
traité dos pêches hollandaises du. hareng, quoique, partisan
du système migratorial^esh- obligé de;;jcg|fnvenir que «çe
poisson îse, trouve:, sur les » côtes, de* France |;ju^qo’au milieu
de l’été. Noël de la Morinière dît quon lui a toujours
envoyé*du hareng pris, mais en petit nombre la vérité,
dans les pares de Belleville, de Yarangeville, .chaque ,sj&-
maipe du printempsittau ,de l’été jusqu’à la fin du mois
d’août. Une autre preuve, du) {séjour sédentaire du hareng
dans la Manche se d re du nom du.harertg Mar$elm\& Avri-
let; ce sont les expressions populaires que l’on donne aux
harengs? du printemps. Y ers la fin.dusièçle dernier, les
spéculations des pêcheurs s /étaient tournées vues ce poisson
printannier. Ceux .dYport^J étaient -keptré# pour la plus
^nnde parL Cnttaipêche fut prohibé®»; ensuite, elle a été
laissée .libre; elle se continuait j usqu’au milieu dejl’été. En
i ^fiôyles côtes, de France, baignées par la Manche, furent
couvertes de tant de radeaux de ces harengs marsais que
les pêcheurs s’en firent une occupation sérieuse. L’abondance
fut la même pendant plusieurs années; elle diminua
vers iffi8biJD.es lits plus nombreux firent une nouvelle
apparition en i ygy.. Parmi ces harengs donciors les uns
étaient -les; antres vides. Des pêcheurs de Saint-
Yalery ont souvent pris dans le printemps, au heurtid®
Fécamp, le hareng fon®£ér; généralement.plein d’oeufs,on
de laite. C’est donc une tradition reçue par les pêcheurs
dès.ideux côtés de la Manche qu’une rane. .de. harengs y
reste sédentaire. On peut d’ailleurs remarquer que si les