92 livre xxi. clujmLqïdes.
Maintenant que.je viens de parler de la reproduction
du hareng et.;de sa, prodigieuse fécondité, i l est bon de
dire quelques .mots*sur l,es .-ennemis que la nature dpi a
donnés. Il faut d’aboi-d - .citer .tous- les .grands cétacés-;. ils
lès : poursuivent ,, le long des. .egte^ avec beaucoup d’a=
charnement. ; G es circonstances n’avaient point, échappé
aux!pêch'eur,s les, plus anciens, caç dans 1’ancien langage des
pêcheurs islandais/,jane. espèce,de baleine est surnomnjée
^AreAiÿ§|est-à-dire chasseresse de'poissons. Pontoppiçlan,
Strôm, disent que ces-baleines -se trouvent dans lesgglfes
de la Laponie tant quelles sont certaines d ’y trouver d u
hareng. Knox cite des faits semblables sur les .côtes. d’É-
cosse*,;L’un de ces cétacés-ou le Nordkaper, a reçu sur
des cotes d’Islande le nom de Herring~Baleirhl.es harengs,
pour.échapper à la poursuite de ces grands mammifères,
se jettent sur la côte^cherchent un, asile dans, les, asas.es
ou dans les bras d’eau pii les baleines n’osent s’engager,
circonstances qui rendent la pêche du hareng plus jfaeile
et plus promp te. - Aussi esf-il défendu de tuer ces gigantesques
animaux sur la côte de Norwége .pendant la pêche
du hareng.. On sait aussi que la poursuite: devient funeste
aux ^cétacés qui viennent plus souvent échouer
pendant-la saison du hareng que pendant les^ âu-lpies mois
de l’année. Les pêcheurs regardent en général l’apparition
des baleines, comme un présage ; heureux et sans équivoque
d’une bonne pêché de. hareng. Après ces grands
cétacés il faut aussi ranger, les phoques qui font aux clu-
péçs une guerre fort activé; puis, enfin, il faudrait citer
une foule de,poissons,.tels que tous les squales, les esturgeons,
les gades, lés saumons, .la chimère arctique, qui a
reçu, dans certains parages, le nom de roi des harengs.
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Les squales entrev-aut-rés ,\$omme l’Aiguillati {Sq- acan-
thiasjj§ l’hanissole (Sa. mustelus) et! la Roussette (A<jr.
catulus), se réunissent en troupes,: considérables sur certains
fonds que dé hareng affectionne aussi p^ét quelquefois
ils y 'S b n t - en si-’grande quantité, qué*.certains pêcheurs
ont abandonné dévastations pour.éviter de voir leurs filets
déchirés- par nés incommodes cartilagineux. Les matelots
de -Dieppe^fdisent qu’ils ont cessé de trouver du hareng
sur la bassure du Larron qui était, après la Gaillebarde,
un des meilleurs fonds de là Manche, depuis que le poisson
y a été détruit par des chiens de mer;
Les pêcheurs de Dieppe ou dé Boulogne croient avoir
remarqué des| apparitions inégales et' successives de ces
bandes de Squales. Ils disent que ces cartilagineux font
principalement la- chasse aux harengs pendant le jour;
qu’ils se disputent leur proie jusque sous la barque; que
le plus -souvent ils coupent le poisson en deux avant de
l’avaler. La quantité, considérable d’huile qui en découlé
vient s’étendre à la surface de l’eau et forme, suivant
quelques observateurs, ce qu’on appelle le graissin. Il arrive
quelquefois- aux pêcheurs de retirer des pièces entières
de filets qui ne contiennent plus que des harengs coupés
par le milieu du corps. Après les squales, les esturgeons,
dans les eaux salées du nord, consomment une telle quantité
de harengs, que leur chair et leur graisse en contractent
tellement le goût, qu’on les appelle Sild-Stoere
•(esturgeon-hareng). Les oiseaux de mer font aussi une
chasse active aux harengs ; tous- ces palmipèdes pêchent
nuit et jo u r s o it pour leur propre nourriture, soit pour
celle de leurs petits. L’avidité de ces oiseaux est si grande
qu’ils viennent se jeter sur les barques des pêcheurs et leur