se l’est procurée dans les eaux. du; Bosphore, et M. Gui-
chenot, l’un des' membres de l’expédition- scientifique
d’Algérie, en a rapporté plusieurs exemplaires pris dans la
rade d’Alger. Mais nous, avions eu, longtemps avant: cette
expédition, la preuve que cette espèce abonde sur- la
cote septentrionale d’Afrique, au nord de l’Atlas* par les
grands et beaux exemplaires que M. Maréchaux, consul
de France à Tunis ; avait envoyés du lac Biserte pour le
Cabinet du Boi. Cette longue énumération prouve avec
quel soin nous avons réunis ces nombreux exemplaires.
Parmi eux, je signalerai, pour nous fixer sur les caractères
de l’espèce, un individu que j’ai pris dans la Seine au mois
de juillet après le frai5 il est considérablement amaigri^Sa
hauteur est. sensiblement diminuée;, et il offre plus' dé
différence avec une alose pleine, que-des harengs pleins et
vides n’en ont entre eux.
Pendant que- je faisais ces recherches surscçs^poissons
de nos environs, j’ai eu aUssi> occasion d© pécher y vers
la fin d’aout et dans là première quinzaine d e septembre,
des petites aloses, longues de deux à~ trois- pouces , qui se
prennent dans les filets tendus à la-descente. Elles ont 1©
corps argentéf.avec cinq à six taches noires le long des
flancs; ce^sont les petits, nés du. frai de l’année, qui
descendent le fleuve pour retourner à la mer. Les hommes,-
livrés* depuis- longtemps à l’art de la «pêche, et par conséquent
fort expérimentés, me faisaient remarquer qu’ils ne
prenaient jamais ces -petites aloses au commencement
du printemps, lorsque les grosses montent en rivière, et
que ces petits individus n’entraient jamais aussi dans les
filets tendus à la montée.
Les naturalistes qui nous ont envoyé les nombreux
exemplaires cités plus haut, nous ont appris que les très-
grandes aloséB"‘Sur les bords du lâc Majeur, portent la
dénomination â&'Cioppa; les individus-de moyenne taille
sont les Agone, et léspetits ont été envoyés par M. Boro-
méo sous le nom dé '&rr/me ou Sardélia, qui est aussi
for t > usité par les pécheurs ;d*ta lac de Gard a , dont lés
poissons sont très-vantéS.* Je vois que. sur le lac de Como,
te|petités%0mme les moyennes ont le nom dWg’Owe.
Le grand nombre* d’exemplaires <|ue j’ai ainsi réunis et
que -^’ai pu tous Comparer séntre eux, montre que notre
Alose >ëst la même que i ’i^gone des Italiens. 11 est tout
aussi facile de démontrer, par la réunion et la compa-
ràisdn des individus de§ Oôtës septentrionales, que l’Alose
et la ‘Feinte ne - sont-.qu’un seul' et* même poisson. •
L’espèce *dè la Clupée^ feinte a été établie par M. de
Lacépède d’après des notes transmises -par M. Noël -de la
M'ôtinière* je leS ’ai retrouvées dans les papiers que cet
excellent bomme m’a légfi.ésv Noè'1 se trompait sur l ’ôrigvùé
et sur la nature de ces Feintes, parce qu’il croyait que
le nom de ces poissons «venait de l’extrême ressemblance
qu’ils ont avec” l’alose, et de la facilité qu’on a de les ’confondre
entre eux. Il écrivait à M. de Labépèdé'que l’on
disait alose feinte, alosâ falsa, alosa jicta. Mais telle n’est
pas l’origine de cette dénomination. On la trouvé dans
Albert le Grand, qui établit une^distinction entre l’alose
et la feinte, en racontant comment le Vint des Flamands,
c’est-à-dire la Feinte des Français se prend aü son des
clochetëfes. Il dit que ce poisson ressemble beaucoup à
l’Alose, mais quil* est bëaucoup plus rempli d’arêtes.
Vincent dè Beauvais a écrit - 'V e r ith -f^X%ièrf îdâir que
c’est là la véritable étymologie du mot Feinte, dénomi