vent. D’autres pensent que le poisson se tient au fond de
la mer pour fuie les gros poissons, et surtout les squales,
qui infestent la Manche. De vieux pêcheurs affirment que
les harengs s’entassent alors par lits si compactes que le
filet glisse dessus. Il paraît, d’après d’autres observations,
que le hareng se tient dans des gîtes abrités par des bat-
türes, et ils croient tous que si leurs filets pouvaient descendre
jusqu’à ices fonds, ils y prendraient du hareng en
abondance; mais il faudrait faire ftèseendre les nappes à
une profondeur de cent cinquante brasses au moins, tandis
que leurs filets n’excèdent pas vingt brasses de chute.
Ce n’est pas d’ailleurs l’action du froid qui fait descendre
le hareng au fond de l’eau, il s’y tient dans toutes; les saisons
indifféremment ; on a des observations faites ,à ce
sujet dans la baie de Caradel, en Écosse, où l’on a vu par.
de Beaux jours d’été; l’aîr étant très-calme, des lits de harengs
qui avaient le bec dans le sable. Fabricius rapporte
des faits semblables observés au Groenland. Il irrive aussi
quelquefois que le hareng semble se fixer à la surface de
l’eau avec une obstination égale à celle qu’il montre quand
il se tient au fond de la mer. Cette dupée s’élève tellement
que le lobe supérieur de la caudale, la nageoire
dorsale et par conséquent la carène du dos sortent véritablement
hors de l’eau. Pennant* 1 dit que dans lès nuits
calmes où la lune brille sur l’horizon, ces radeaux offrent
à l’oeil étonné le plus magnifique spectacle. Ils s’avancent
en colonnes de cinq à six milles de longueur sur trois
à quatre de largeur; que ces bancs, divisés, reflètent les
1. Penn., Brit. zool., III, p. 321, art. Zool. > I? 28 et 29. — tour vi Scotland,
l , p. 314.
couleurs ^irisées le,s tpjus .vives, à tel .point que la mer
semble^cpntenir un champ de pierres précieuses.-»L’eau
paraît.alors-tout en,feu,^t là,Scintillations phosphoriques
que produisent taûffde-.poissons en mouvement sont ex<#
primées îphez tQ u s..^ peuples du ^ p i d , f pardes noms
d'éclairs du hareng [Herrings-Blick), Sild-Blic ou Sild-
skicBr. Il çst évident qu’il fauMépmpter ;pour beaucoup ,
dans la p r o d u c t i o n ? . p h é n o m è n e ,\la phosphorescence
de la mer^qui est ,augmentée .tout aussi .bien par
;Smouvement du harengrprè§ ^e^s^^surface, quelle Test
pa;r |e sillage d# navire.^
Anderson ajoute; que dans les nuits calmes, o ù les; ha-
rengS|seprp,lent pi^njdre plaisir à jse» tenir? près .de la surface
de l’eau, ils^ sortent iSouvept.leur tête comme pour
humçr Tair^Çe gouvernent, occasionne un bruit pareil à;
celui, que-ferait la pluie en tombant par larges gouttes.
Cette habitude'du hareng na pas plus échappé, aux pêcheurs
de la.,Prusse.et de la Poméranie qua ceux de là
Manche. ^ Les.. Anglais rappellent le je u des harengs, the
play o f herrings ,• les Hollandais disent dans le même
sçns de haaring maalt. La mer est alors.très-souvent couverte
de petites bulles. Ce jeu, qui a lieu surtout dans
les belles;soirées d’automne, est toujours un mauvais augure,
pour la pêch^de la nuit; les, pêcheurs sont obligés de
relever leurs filets le plus haut possible, mais souvent même
i|s ne peuvent atteindre le poisson. D’autres observateurs
assurent que le hareng saute qùelquefois en entier hors
de l’eau : cette habitude a été si bien observée par les
pêcheurs de Fécamp, qu’ils disent une volée de harengs.
Anderson rapporte^ un autre fait sur le hareng, qui ‘est
admis sans difficulté par tous les pêcheurs d’Ëcosse ou