ployait à cette pèche dans les différents ports de la Manche,
variaient pour la grandeur et étaient distingués par des
noms particuliers. Les plus grands paraissent avoir été les
drogueurs, très-probablement parce qu’ils étaient destinés
au commerce de drogueries que les Dieppois faisaient
dans les échelles du Levant. Ils étaient du port de cent
tonneaux; venaient ensuite les barges (barques ou bateaux),
sorte de bâtiments plus petits employés, à la pèche
de Yarmouth, et à celle du hareng le long dè la Manche,
sur lès côtes de Picardie ou de Normandie. Plusieurs
abus s’étant établis dans le commerce de. la vente du
hareng salé, Dieppe *,pour sè conserver tous les avantages
du produit de la pêche, puisque ses bateaux en couraient
tOus les risques, obtint que nul bourgeois de MouenMe put
acheter du hareng frais pour fy ferre-saler ta son CMnpte^
SOüs~^inë dé eOnfiS’ctitïon. Pour obvier aussi à toutes les
falsifications ou au mélange du hareng vieux: avec lés poisl
sons nouveaux; OU établit, à Paris, des jurés vendeurs
publics de poisson de mer. Les; «ordonnances de i 35o et
ïSSè) en portent le* nombre à îseize. On en établit aussi
dans les grandes villes du royaume. Là viLle de Rouen
en avait six.- Le marchand forain était libre -de vendre
lui-même son hareng le jour d u vendredi. Le droit dé vente
appartenait aux vendeurs publics pour tous- lés autres
jours. Il était aSSég considérable; pùisqu’en 1369 il était
de douze deniers par livre. Maïs ces règlements, faits en
vue de prévenir OU de réprimer les abus sur la vente ou
sur l’achat du haïr en g salé-, furent préjudiciables à la pros-
périté des pèches. Les guerres de cette époque entre la
France et l’Angleterre firent éprouver plusieurs vicissitudes
à la pêche du hareng, et les obstacles qu’on y apporta
tour à tour nuisant au commercé des deux pays,
furent tantôt: augmentés, tantôt levé^ tout à fait Ainsi, la
liberté de la pêche fut stipulée eu i 38f>; et plus tard encore,
en i;4o3«iLe saufrconduit d>enpêçbè accordé à : cette
époque .ppés.«a^SC^«ii" disposWonSi-^iéUVéiUa'ntes qu’il est
bon de rappelem jSVdans le traitéÿlléSi fonds de station
de pêche furent restreints y il fut défendu aux pêcheurs
dêsdemx nath3ns de s*é|arter au delà de la rivière de. Seine
cil du Havre ^de Hautonne, du côté des Français.! Cette
défense étant; commune aux deux nations ne pouvait être
considérée oomme vexatoire; mais en même temps qu’il
est dit dans ©e sauf-conduit quersi, par la violence ou la
contrapété desîVenB , ou pour éviter la poursuite de quelque
pirate j les pêcheurs français ' se voient forcés d’entrer
dans un des ports de la côte de France occupés par les Anglais;
ils y trouveraient bon accueil; sûreté, et s’y fournie
raient de vivres et de tous les autres objets dont ils
auraient besoin. Henri IV sentait la nécessité de ‘se concilier
la bienveillance des Français et surtout de se rendre
favorables les provinces maritimes, dont il convoitait la
possession. Dans ce traité il n’est pas fait mention de
la clôture de la pêche comme dans celui de i 383. En effet,
la clôture a souvent varié, puisque tantôt elle a été fixée
aütour de Noël et tantôt au mois de février vers la Chandeleur.
Il faut faire, attention que je ne parle ici que de la
pêche de la Manche, car elle commençait autrefois à la
mi-août et finissait en novembre sur les côtes de la Sain-
tonge et de t’Aunis. La fixation de la clôture de la pêche
a toujours été l’objet de nombreuses réclamations à cette
époque, comme nous les avons vues reproduites, de nos