somptueux de vouloir y revenir après ces grands maîtres.
Au moment où le hareng se sent pressé du besoin de
frayer,* il sort de sa retraite j ainsi que le* fönt tous les
autres poissons, s’avance près #ss rivages, où les femelles
lâchent leurs oeufs que les mates viennent féconder. Plusieurs
pêcheurs de la Baltique assurent que lors du frai
on ne prend d’abord que des harengs mâles ef ensuite
des femelles dans la pêçhe du printemps. La-pêche d’automne
sur les côtes de la Bothnie septentrionale a donné
lieu ä cette remarque singulière qu’on ne pêche -jamais que
des mâles et peu de femelles. Ces remarques metonnént
d’autant plus quelles sont contraires à ce que l’on observe
des autres espèces de poissons dont les femelles commencent
presque toujours le frai. On pourrait dailleurs
opposer a - ces remârques celles d’autres observateurs qui
ont consigné, èn parlant de la pêche du hareng dans le
golfe de Finlande, que suivant les années on prend tantôt
plus de mâles', tantôt plus de femelles. Les oeufs tombent-
ils constamment au fond dè l’eau dès qu’ils sont pondus
et fécondés', ou restent-ils quelquefois entre deux eaux et
près de la surfacé , c’est une question encore indécise. Je
trouve dans les notes de Noël de la Moriniëre qu’un pêcheur
se trouvant dans la mer du Nord, vit pendant un
été la surface de l’eau couverte, sur une grande étendue
d’oeufs de poissons qu’il crut être ceux du hareng. Le
patron de la buyse eut l’attention de serrer le vent et de
se détourner de la route dans la crainte de froisser et dé
détruire sans utilité ces myriad'és d’oeufs qui semblaient
nager dans une liqueur blanchâtre. Penuant, dans son
voyage en Écosse déjà cité, rapporte également un phénomène
à peu près semblable et qui mérite quelque attention.
Pendant les mois de juillet’qt ^aoûty à la distance de
quatre à cinq lieues des côtes de Scarborough, les pêcheurs
lui ont dit que l’eau de la mer paraissait contenir une espèce
ïde liqueur gélatineuse et.grasse au. milieu de laquelle
flottent les oeufs du hareng »sur une(i épaisseur jfle deux à
trois brasses*.’Ce, qui a donné lieu à ; cette observa tion^
continue Pennant , c’est qu’il s’en.attache des portions aux
cordes et aux jçâbles des ancres mises à là mèr avant de
commencer la pêche. Les pécheurs anglais supposent que
cette enveloppe*gélatineuse sert, à- protéger et à nourrir lé
poisson nouvellement éclos. Kautres observations,viennent
encore corroborer éd!le*cLiril infest; pas rare de trouver,
dit-on, sur les rivages de la Baltique, de grandes lisières
d’oeufs de harengs poussés par les tempêtes et bientôt dé-
trujtea.'par le froid. On voit quelquefois aussi les pilotis
dès- jetées ou des digues couverts d’oeufs dé harengs, et
quelquefois sur une épaisseur d u n pouce et demi à deux
pouces.» D’autres observations cependant tendent à dé-,
montrer que les roeùfs tombent au fond de la mer dès
qu’ils sont fécondés,: qu’ils s’attachant aux plantes ou aux
COrps sous-marins et s’y ramassent en pelotons.» G’estf’opi-
nion des pécheurs de Dieppe; de Cayeux, |de Boulogne
et de Calais. Il arriv® quelquefois, à ces. pêcheurs de re~
cuedlir des quantités considérables^de frais dans la partie?
inférieure de leurs filets; elle y est souvent si.abondante
que le fond des barques en es_t couvert à une épaisseur)
telle qu’ils les rejettent à la mer avec des pelles. D’autres
en retirent des masses avéc la. drague, d’autres ont souvent
trouvé des oejifs de harengs logés dans le tai des huîtres
vides. Ces pêcheurs comparent le nombre des oeufs qu’ils
croient être déposés chaque année dans les eaux voisines