assurèrent à Noè'1 de la Mormière qu’ils en prennent
souvent près des îles Shetland ,.à deshaims amorcés avec
de petits morceaux de hareng. Neucrantz1 2 qui fit a Lubeck)
vérs le milieu du dix-septième siècle, une suite d’expériences
po^r reCOööaferé la nôUi^ture du hareng,„vérifia que 1 estomac
éôtitenait souvent plusieurs douzaines de petits
crabes, à moitié' digérés et souvent aussi des oeufs?-de différente
nature et. de diverses grosseurs. Pabricius^ assure
aussi que le hareng vit de petits crabes quil prend ssou-
vèüt l ia surface dfe la mer dans les temps calmes^et
chauds. Othon Fàbricius3 Observé que- les harengs rongeaient
les *ft>nds' vaseux ou .argilèux ,««t quoiqu il a aÿ
jamais trouvé d’animaux dans leur estomac^'il en conclut
que lès harengs Se nourrissent de petits .Vers^Gô*pourrait
citer encore d’autres observations tirees de Leuwerfhoeck,
d’Alstrômer, sur la nourriture du hareng, où l’on voit
qu’il dévore VOniscus marmux.G’est ainsi qû’on peut expliquer
comment les intestins sont souvent remplis dune
matière «rouge > coloration qui est due au changement de
couleur du test de ces crustacés par suite d e l’effet de la
digestion. M. le docteur Robert Knox a bien voulu m’envoyer
les petits crustacés que les pècheursiécossais connaissent
trèsdnen, et dont les harengs font leur principale”
nourriture. La petite collection que je dois à l’obligeante
amitié de cet habile naturaliste, se composait de plusieurs
espèces de genres différents. lies plus communs sont des
Cyclops, le (fyèl fü rc tàm û eM :Baird, et le Cycl. Stronici
1. Neucr., -de Harengo, p. 2%. .
2. G. C. Fabr. ? ndch N o fm rgm ^. 286.
3. Oth. Fabr., Faun.^Groenl., p. 182.
du meme auteur; petits entomostracés dont mon confrère
ej ami M. Milne Edwards a fait le gënre Cyçlopsine. Avec
eux on pouvait observer.des petits Gam;mrarus ,-mais trop
jeunes pour les bien déterminer. Je,suis- heureux de remercier
M. R.*.Rnox de son extrême obligeance. J’ai de
mon côté même observé* dans l’estomac des harengs, du
frai de poisson, à .peine .gros, comme des épingles, et je
crpis avoir reconnu parmi .ces petits animaùx du frai de
son espèce. Les citations q u ê ta i prises dans les divers auteurs
que je viens de. Rapporter „et celles que fai pu .faire,
donnent donG la preuve quet le, hareng se nourrit à la manière
de tous les autres poissons,#en dévorant É&fgdivers
animaux qui sont à sa portée. Elles réfutent ces erreurs
populaires, cependant fort accréditées, et tendant à établir
que le hajeng ne se pourrit que ,de laiva^e dont.ses in testine
éOfit remplis.
^Ees nombreuses observations que l’on a faites sur le
hareng démontrent aussi que cepoisson est sujet à ,plusieurs
maladies. Gne des plus singulières que je vais signaler
ici et sur laquelle |1 y;,a certainement de nombreuses
recherches à faire pour l'expliquer, est ce qui arrive souvent
à la vessicinatatoire du «hareng-Lorsque le poisson a
été.battu par les mauvais temps, qu’il a été fatigué, la vessie
aérienne se remplit d’eau ejt elle se dilate beaucdup. Les
pêcheurs les nomment Harengs a la bourse ou Harengs
ahoutifs. On rencontre fréquemment h a r e n g s .J a
bourse, dans les eaux de Boulogne,,.,de Dieppe,et même à
l ’embouchure de la Seine. Peutron admettre, comme une
explication suffisante, que l’eau, introduite en trop grande
abondance dans l'estomac, finirait par entrer dans la vessie
aérienne en forçant le canal pneumatique ?