cercle arctique vers 4d Æn de l’hiver. Ou dit que dans la
Baltique les harengs fraient dès H fonte des-’glaces y ^s’est*-
à-dire, depuis le commencement du printemps; jusqu’en
automne. Mais, quelquefois aussi on a vu dans cette mer
du frai, d e hareng ^pendant l’hiver'} ce qui établit* encore
que tous les poissons d’un même radeau ne fraient pas à
la fois, c’est que les pêcheurs déclarent tous qu’ilrprennent
le hareng en trois états différents : une sorte composée
de harengs pleins, une seconde de harengs gaisynét une
troisième de harengs déjà disposés à rédevenirpleins. ÊeUx
qui font les diverses* préparations du poisson péché, reconnaissent
.également ces differents états du hareng. En
Hollande, on ne fait aucun choix du hareng,pendant les
dix premiers jours de la pêche, et tout ce qui est- pris est
envoyé, sans distinction, depuis Hambourg .jusqu’à^ Amsterdam,
pour y être consommé comme harengs de prime.
Après ces premiers envois^ on a très-grand ^oin -de faire
le triage du poisson pris- chaque nuit} cette operation,
aussitôt qu’il estcaqué/'ét'-avant de lui faire subir- la* préparation
du sel, éest alors ique l’on -distingue fce qu’ôn
appelle le petit hareng (Maatges Jwring), celui qui ha
encore ni oeufs ni laitances; il est: gras et d’un goût très-fin-;
mais il ne se conserve pas longtemps. Une seconde'sorte
est le hareng plein (w?Z/e haring}, et une troisième, le
hareng vide (yln haring). - .
Des observations répétées pfouvent que les harengs
fraient autour des îles Hébrides, sur les cotes orientales
ou occidentales d’Écosse, dans toutesles baies de l’Irlande
et autour de l’ile de Man. Noël de la Morinière a recueilli
des observations, établissant la reproduction du hareng
sur les côtes du pays de Galles.
C H A P . I . H A R E N G S . 91
; LaNorwége, la Suède, le Danemarck, la basse Allemagne
reçoivent aussi chaque année sur leurs côtes le frai
de ce poisson, Schoenfeld croit que le hareng dépose ses
oeufs à l’embouchure de l’Elbe,, parce qu’on trouve de
jeunes harengs dans les eaux de ce fleuve. Tous les pêcheurs
hollandais sont témoins du frai du hareng sur le
Doggersbank; ceux du Zuydersée et toute la Nord-Hollande
conviennent que vingt jours environ avant l’équinoxe
du printemps le hareng se rassemble pour frayer,
qu’il met un mois, à lâcher tout son frai, et qu’il choisit
toujours de préférence les fonds sur lesquels il se trouve
peu d’eau. Les pêcheurs de la Manche croient que le
hareng lâche ses- oeufs ou sa laitance à partir de la bas-
sure de Dyck, à l’ouverture dé cette mer jusqu’au cap la*
Hève. Lorsqu’à Boulogne on commence à prendre du hareng
déjà gai, on regarde ces poissons comme la tête d’un
lit nombreux de harengs pleins qui ne tardent pas à se
montrer. L’expérience répétée a établi avec raison cette
opinion. Des radeaux de poissoij vide sont donc remplacés
par des lits de poisson plein, et il faut aussi remarquer
que les poissons vides, pris vers la fin de la saison, sont
presque toujours plus grands que n’étaient les harengs
pleins du commencement de la pêche. Il faut donc conclure
de tout cela que les harengs n’ont pas, depuis le
pôle Nord jusque dans nos mers, une époque fixe pour
frayer, et qu’ils se multiplient dans toutes les mers où ils
se1 »trouvent.
Ce que j>ai rapporté plus haut sur la quantité d’oejifs
que les pêcheurs tirent quelquefois dans leurs filets, démontre
aussi la vérité de la reproduction du hareng dans
ces différentes mers.