Loch Carron en si prodigieuse quantité qu Anderson affirme
qu’ils remplirent üe-.ïi<sc^V'-iopg.de?tïfi»S milles, large dun
mille, et dont la prtffondeur. varie depuis quatre fusqu à
soixante brasses; Anderson affirme qu’il était indifférent
aux pêcheurs de jeter leurs filets en telle ou telle plaeej
quelle que fut la profondeur de l’eau, on était toujours
sûr d’avoir un chargement complet. Les harengs restèrent
dans*ce Loch trente à quarante jours, après quoi ilsidis-
paxurent tout d’un coup. On rapporte que, le septembre
1 774j Ü y avait tant dfî harengsn Auld-haiks, sur
la côte de Fif, que quelques barques en prirent cinquante
mille dans un seul filet. On ne savait quel parti en tre r,
et on en ^offrit dix mille pour une bouteille de genièvre.
Sur la côte occidentale de l’îie Skye, lesfiaremgs §e présentèrent
une fois dans le Karogloch en troupes si nombreuses
que* soit de jour, soit de puifc-y-toute heure était
bonne pour, mettre à la merle filet, et q u e , pour peu
qu’if trempât dans l’eau, il était déjà; rempli de harengs.
On peut lire dans l’ouvrage d’Anderson (ÿautres preuves
d’apparitioug de harengs, presque - aussi nombreuses sur
les diverses côtes de l’Écosse, et fies'«exemples non moins
nombreux et- attestés par des temoius»*Qeulaixes, ont ete
observés en Norwége, sur toutes les côtes; de la Hollande,
de la Zélande, et l’on trouve aussi des faits semblables
rapportés par fous nos pêcheurs de Dunkerque,
Calais, Dieppe et Boulogne Un pécheur de. Dieppe naviguant
à quatre lieues au large nord-nord-ouest de ce
port, rencontra un bouillon de harengs: si prodigieux
qu’il prit dans la même nuit vingt-huit last ou deux cent
quatre-vingt mille poissons, et;il estima en avoir rejeté à
la mer une quantité presque égale. Un pêcheur de Fécamp
se trouvant entre la pointe de la Hève, en Antifer,
capturai tant de harengs dans une nuit qu’il fut obligé
de couper une partie de ses filets pour éviter de perdre
la tessure entière ; ee qu’il sauva contenait trente last de
harengs. Il estimait à plus de huit cent mille le nombre
des harengs qui s’étaient emmaillis dans ses filets. Il n’est
aucun «pêcheur de’ ces ports à* qui l’on n’ait entendu raconter
plusieurs fois que les grands bateaux ou corvettes
de pêche n’avaient dû leur salut qu’au prompt abandon
de leursffilëtè ,-fiont les équipages coupaient les cables au
moment où le poids du hareng devenait si considérable
que tout équilibr^était détruit. Cela rappelle tout à fait
les dangers * dénombrer couruS'parles pêcheurs baleiniers
qui sont quelquefois obligés de casser avec promptitude
les fbrtèk amarres en fer qui attachent la baleine le long
du borüa’ge, lorsque celle-ci vient, suivant leur expression,
à couler. On a vu quelquefois dans l’espace de mer compris
entre ÎNiewport et Dunkerque d’une p a rt, et Yar-
mtoiïth de l’àutre, des bancs si nombreux, ’si épais, si
difficiles à rompre que les pêcheurs flamands les comparaient
aux dunés qui bordent la mer. '
Il arrive quelquefois à Boulogne que les barques sortent
et*rentrent trois fois dans un même jour avec un chargement
Considérable à chaque àller et venir. Dans toutes
ces réunions extraordinaires par leur nombre, les harengs
se présentent eft différents* états de grandeur, de grosseur
, de maigreur ou de graisse. Ces circonstances de
leur apparition changent sur toutes les côtes, indépendamment
des saisons, et sans qu’il y ait de règles certaines à
cet égard. Une opinion communément très-répandue est,
que les radeaux qui paraissent et s’élèvent lés premiers à la