pullulent sur lies côtes, sont assez nettement distinguées
par les pêcheurs riverains, mais le sont mal par les ieh-
thy.ologistes de cabinet. J’ai eu le bonheur dans les fréquentes
explorations que j’ai faites sur les bords delà Manche
et des mers du Nord de m’aider des Conseils pratiques que
la pêche pouvait me fournir pour reconnaître d’abord à la
première vue les petites espèces de Clupées qui portent des
noms différents dans les diverses localités. Ainsi Ion ne
connaît point à Cayeux ni au Crotoi les noms dé Blanquette*
de Menuise, de Haranguet qui sont au contraire en usage
de l’autre côté de la Manche sur les côtes du Calvados.
Les Blanches de la baie de la Somme sont les Haranguets
de Caen, et ne sont que de jeunes harengs ; aussi ne les
voit-on paraître en troupes innombrables qu’à la belle
saison. Il est évident que c’est le produit de la ponte des
harengs qui sont venus frayer sur la côte pendant l’hiver
précédent. Je me suis assuré de la justesse de ces déterminations
en examinant les dents et le squelette des harengs
adultes et de ces jeunes individus. En faisant ces recherches,
j’ai examiné la dentition des espèces étrangères reunies*daos
l’immense collection que j’ai le bonheur d’avoir à ma disposition,
et j’ai vu ces variations se reproduire avec constance
sur un assez grand nombre de Clupées qui avaient
en même temps des différences dans la position des nageoires
et dans la physionomie générale. Comme ces observations
S’appliquaient a des espèces qui avaient entre elles
de faffinité, il m’a été facile de former des groupes ou
de nouveaux genres qui ont presque tous, pour chef de
file, une de nos espèces côtières* Cëtte étude de la dentition,
dont l’importance n’avait point échappé à Artedi,
dans son étude du hareng, conduit à des déterminations
c lp p éoïd es . 1 1
aussi sûres que faciles de tous ces nombreux poissons, et
sert à distinguer nos Clupées européennes. C’est ainsi que
le TVhite-bait a des dents sur tous les os de l’intérieur
de la bouche ^c’est-à-dire sur les palatins, les ptérygoïdiens,
le vomer et la langue; que la Harenguette, type de notre
genre Harengule, n’en a point sur le vomer, mais ses autres
os em sont garnis; que mos Chipées proprement dites,
comprenant le hareng et quelques .espèces voisines en ont
une bande longitudinale sur le (vomer, une autre sur la
langue, et quelques petites et difficiles à voir sur le devant
des palatins, les autres os sont lisses. Nos Sardinelles diffèrent
des Harengs parce qu’elles n’ont point de dents sur
les, mâchoires ni sur le. vomer, mais qu’elles en ont sur
les palatins, les ptérygoïdiens et sur la langue. Ce genre
a-fp#ur type ce poisson de la Méditerranée que les uns
ont nommé le Hareng, et les autres ont pris tout aussi
arbitrairement pour la Sardine ou le Pilchard.
Certaines espèces étrangères viennent offrir des combinaisons
nouvelles qui se rapprochent de ces différents
genres. Ainsi la* position des ventrales et la longueur de
l’anale caractérisent les Pellones; l’absence des ventrales,
les Pristigastres. Les Clupéonies sont des espèces étrangères
qui n’ont de dents sur aucune autre pièce que sur
la langue et les ptérygoïdiens. Chez nos Spratelles, c’est
la combinaison de dents sur la langue et les palatins seulement.
Dans les Kovales, nous voyons les dents disparaître
sur la langue en même temps que sur les mâchoires*
sur le vomer, sur les palatins, desofte que les ptérygoïdiens
restent seuls armés de dents. Les Melettes, nom de genre
que nous empruntons à des petites espèces de nos côtes
de Bretagne et de Provence, ont pour caractère la présence