LE CÆS I O A Z U R O R
C æsiq est le nom générique donné par Commerson
au poisson que nous désignons par la dénomination
spécifique à'azuror, laquelle annonce l’éclat de l’or et
de l’azur dont il est revêtu. Le naturaliste voyageur a
tiré ce nom de coesio , de la couleur bleuâtre , çn latin
coesius , de l’animal qu’il avoit sous ses jeux. En recon-
noissant les grands rapports, qui lient les coesio avec les
scombres , il a cru cependant devoir les en séparer. Et
c’est en adoptant son opinion que nous avons établi
le genre particulier dont nous nous occupons, que
nous avons cherché à circonscrire dans des limites
précises , et auquel nous avons cru devoir rapporter
non seulement lé coesio azuror décrit par Commerson ,
mais epcoré le poulain placé par Forskael, et d’après
lui par Bonnaterre, au milieu des scombres, et inscrit
par Gmelin parmi les centrogastères.
L’azuror est très-beau. Le dèssus de ce poisson est
d’un bleu céleste des plus agréables à la vue , et qui,
s’étendant sur les côtés de l’animal, j encadre , pour
ainsi dire , une bande longitudinale d’un jaune doré
* Cæsio cærulaureus.
Cæsio dorso cæruleo, tæniâ lineæ laterali superductâ, flavescente deau-
ratâ, corpore subteriore argenteo, caudæ marginibus undique rubentibus»
Commerson, manuscrits déjà cités,
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qui règne au-dessus de la ligne latérale, suit Sa
courbure, et en parcourt toute l’étendue. La partie
inférieure du coesio est d’un blanc brillant et argenté.
Une tache d’un noir très-pur est placée à la base
de chaque nageoire pectorale, qui la cache en partie,
mais en laisse paroître une portion, laquelle présente
la forme que l’on désigne par le nom de chevron
brisé. ’
La nageoire de la queue est brune, et bordée dans
presque toute sa circonférence d’un rouge élégant.
L’anale est peinte de la même nuance que cette bordure.
On retrouve la même teinte au milieu du brun
des pectorales.; , la dorsale est brune , et les thoracines
sont blanchâtres.
L’or, l’argent, le rouge, le bleu céleste, le noir, sont
donc répandus avec variété et magnificence sur le
coesio que nous considérons ; et des nuances brunes
sont distribuées,au milieu de ces couleurs brillantes,
comme pour les faire ressortir, et terminer l’effet du
tableau par des ombres.
Cette parure frappe d’autant plus les jeux de l’observateur,
qu’elle est réunie avec :un volume un peu
considérable , l’azuror. étant à peu près de la grandeur
du maquereau, avec lequel il a Bailleurs plusieurs
rapports.
Au reste, n’oublions pas de remarquer que cet éclat
et cette diversité de couleurs que nous admirons en