VÎij E F F E T S DE L’A R T-DE L’ HOMME
lib re entre l ’atmosphère et l’in té rieur du tonn eau, soit
pou r pro cu rer aux poissons , suivant l ’opinion de quelques
p hy sicien s, l ’air qui peut leu r être n é c e s sa ire ,
soit p o u r laisser échapper les miasmes malfaisans et
les g a z funestes q u i , ainsi que nous l ’avons déjà dit
dans cette h is to ir e , se forment en abondance dans
tous les endroits où les habitans des eaux sont réunis
en trè s-gran d n om bre , même lorsque la chaleur n’est
pas trè s - fo r te , et leu r donnent la mort souvent dans
un espace de temps extrêmement court.
Jdais comme ces soupiraux si nécessaires aux poissons
que l’on fait voyager, pourraient, s’ils étoient
faits sans attention, laisser à l’eau des mouvemens
trop libres et trop violens qui la feroient jaillir, pousseraient
les poissons les uns contre les autres, les froisseraient
et les blesseraient mortellement, il sera bon
de suivre, à cet égard, les conseils de Bloch, qui
recommande de prévenir la trop grande agitation de
l’eau par une couronne de paille ou de petites planches
minces introduites dans le tonneau, ou en adaptant
à l’orifice qu’on laisse ouvert, un tuyau un peu long,
terminé en pointe, et percé vers le haut de plusieurs
trous qui établissent une communication suffisante
entre l’air extérieur et l’intérieur du vaisseau *. >
Toutes les fois que la distance le permettra, on
emploiera aussi des bêtes de somme tranquilles, ou
* Introduction â iViistoire naturelle des poissons, par Bloch.
SUR L A N À Î U R E D E S POI S SONS . ÎX
même des porteurs attentifs, plutôt que des voitures
exposées à des cahots rudes et à des secousses brusques
et fréquentes.
On prendra encore d’autres précautions, suivant les
circonstances dans lesquelles on se trouvera, et les
espèces dont on voudra porter des individus vivans à
un assez grand éloignement de leur premier séjour.
Si 1’ on veut, par exemple, conserver en vie, malgré
un long trajet, des truites, des loches, ou d’autres
poissons qui périssent facilement, et qui se plaisent au
milieu d’une eau courante, on change souvent celle
du tonneau dans lequel on les renferme, et on ne cesse
de communiquer à celle dans laquelle on les tient
plongés , un mouvement doux, mais sensible, qui subsiste
lors même que la voiture qui les porte s’arrête,
et qui, bien inférieur à une agitation dangereuse,
représente les courans naturels des rivières ou des
ruisseaux.
Pour peu que l’on craigne les effets de la chaleur |
on voyagera la nuit ; et l’on évitera avec le plus grand
soin, en maniant les poissons, de les presser, de les
froisser, de les heurter.
On ne les laissera hors de l’eau que pendant le temps
le plus court possible, sur-tout lorsqu’un soleil sans
nuages pourrait, en desséchant promptement leurs
organes et particulièrement leurs branchies, les faire
périr très-promptement. Cependant, lorsque le temps
sera froid, on pourra transporter des anguilles, des
T o m e i i i , b