qu’une substance assez rude, à ceux qui frottent le
poisson avec la main, en la conduisant de la queue
vers la tête.
Le barberin habite la mer voisine des Moluques,
dont les habitans apportoient dans leurs barques un
grand nombre d’individus de cette espece au vaisseau
sur lequel Commerson naviguoit en septembre 1768.
Le rougeâtre, dont les principaux caractères sont
exposés dans le tableau générique des mulles, parvient
communément, selon Commerson, à la longueur de
trois décimètres ou environ.
Il paroît que le rougeor ne présente pas ordinairement
des dimensions aussi étendues que celles du
rougeâtre, et que sa longueur 11e dépasse guère deux
décimètres. On le trouve pendant presque toutes les
saisons, mais cependant assez rarement, auprès des
rivages de l’Isle de France, où Commerson la observé
en février 1770. Ses couleurs brillantes sont indiquées
par son nom. Il resplendit de 1 éclat de lo r , et de
celui du rubis ou de l’améthjste. Un rouge foncé et
assez semblable à celui de la lie du vin paroît sur
presque toute sa surface. Une tache très-grande,
très-remarquable, très-dorée, s’étend entre les nageoires
dorsales et celle de la queue, descend des deux
côtés du mulle, et représente une sorte de selle magnifique
placée sur la queue de l’animal. Les jeux
sont d’ailleurs entourés de rajons dorés et assez longs;
et des raies jaunes ou dorées sont situées obliquement
Sur la seconde dorsale et sur la nageoire de l’anus”.
La mâchoire supérieure est extensible , et un peu.
plus longue que l’inférieure; les deux mâchoires sont
garnies de dents courtes, mousses, disposées sur un
seul rang, et séparées l’une de l’autre; la langue est
attachée à la bouche dans tout son contour; des dents
semblables à celles d’un peigne (garnissent le côté
concave de l’arc osseux de la première branchie ; à la
place de ces dents, on voit des stries dans la concavité
des arcs osseux des autres trois organes respiratoires.
Sa chair est d’un goût agréable ; mais celle du cordon-
jaune est sur-tout très-recherchée.
Ce dernier mulle paroît dans différentes saisons de
l’année. Sa grandeur est à peu près égale à celle du
rougeor. Sa partie supérieure est d’un bleu mêlé de
brun, sa partie inférieure d’un blanc argentin; et ces
nuances sont animées par un cordon ou raie long; : : -
dinale d’un jaune doré, qui règne de chaque coté de
l’animal.
Ajoutons que le sommet des deux nageoires dorsales
présente des teintes jaunâtres; qu’on voit quelquefois * 8
* 4 rayons à la membrane des branchies du rougeor (le quatrième
est très-éloigné des autres).
ri à la première nageoire dorsale,
xo à la seconde,
ïg à chacune des pectorales.
6 à chacune des thoracines.
8 à celle de l ’anus.
i5 à celle de la queue, qui -est très-fourchue.
T O M E I I I . 5 2