élevées ,1*0111 retrace tant de doux souvenirs, pour le
remplacer par un nom barbare. Le dieu qui inspire
le poète est aussi.xçlui..des amans de la Nature; et
son emblème ne peut jamais leur être étranger. Une
ressemblance bieh foible,; je le sais, a déterminé les
naturalistês gteCA à décorer de ce nom lètre que nous
allbhs décrrrë ; mais toutes les fois que la. sévérité de
l’histoire le permet, ne nous refusons pas au charme
de leur imagination agréable et féconde. Et d ailleurs
le poisson que nous Voulons continuer ai appeler lyre,
a-étc -revêtu de nuances assez belles pour met itei c>t
paroître à jamais consacré, par sa dénomination, pour
ainsi dire , mythologique, au dispensateur de la lumière
qui..colore en même temps qu’elle éclaire et
' vivifie.
Un rouge assez vif règne en effet sur tout le corps
de la trigle que nous desirons de faire eonnoître ; il
se diversifie dans la partie inférieure de l’animal, en
se mêlant à des teiiites blanches ou argentées; la sorte
de dorure qui distingue les rayons par lesquels la
membrane des nageoires est soutenue , ajoute à 1 éclat
de ce rouge que font ressortir d’ailleurs ; quelques
nuances de verd ou de noir répandues sur cfe^ mêmes
nageoires; et ainsi les Couleurs les plus brillantes,
celles dont la poésie a orné le char radieux du dieu
des arts et de la lumière , resplendissent sur le poisson
que l’ingénieuse Grèce appela du nom de l'instrument
qui fut cher à ce dieu.
Au bout du museau de la trigle que nous examinons,
s’avancent deux lames osseuses, triangulaires et dentelées
ou plutôt découpées, de manière à montrer une
image vague de cordes tendues sur une lyre antique.
La tête proprement dite est d’ailleurs arrondie et
comme emboîtée dans une enveloppe lamelleuse, qui
se termine par-derrière par quatre ou six aiguillons
longs, pointus et très-forts, qui présente d’autres
piquans au-dessus des yeux, ainsi qu à la pièce antérieure
de chaque opercule, et dont presque toute la
surface est ciselée et agréablement rayonnée. .
De petites dents hérissent le devant du palais, et les
deux mâchoires, dont l’inférieure est la plus courte. Le
corps et la queue sont couverts de petites écailles ;
et des aiguillons courts et courbés vers l’arrière garnissent
les deux côtés de la fossette longitudinale dans
laquelle l’animal peut coucher ses nageoires dorsales *.
La trigle lyre habite dans l’Océan atlantique, aussi-
bien que dans la Méditerranée. Elle y parvient quelquefois
à la longueur de six ou sept décimètres. Sa
chair est trop dure et trop maigre pour qu’elle soit
très-recherchée. On la pêche cependant de temps en
A la membrane des branchies 7 rayons.
à la première dorsale 9
à la seconde . 16
à chacune des pectorales 12
à chacune des thoracines 6
à celle de l ’anus 16
à celle de la queue !»