LE CORYPHËNE SCOMBÉROIDE *.
Nous avons trouvé dans les manuscrits de Commer-
son la description de cette espèce de coryphène, que
ce savant voyageur avoit vue, au mois de mars 1768,
dans la mer du Sud, ou, pour mieux dire, dans le
grand Océan équatorial, vers le 18e degré de latitude
australe, et le 184e degré de longitude, et par conséquent
à une distance de la ligne très-peu différente
de celle où il observa, un ou deux mois après, le
coryphène chrysurus.
Le scombéroïde est d’une longueur intermédiaire
entre celle du scombre maquereau et celle du hareng.
Sa couleur totale est argentée et brillante; mais elle
ffést pure que sur les côtés et sur le ventre. Une
teinte brune mêlée de bleu céleste est répandue sur
le dos; cette teinte s’étend aussi sur le sommet de la
tête, où elle est plus foncée, plus noirâtre, et mêlée
avec des reflets dorés que l’on voit également autour
des yeux et sur les lames des opercules.
* CorypRæna sjco.mberoïdesi
Coryphus argenteus.— Coryphus pinnâ dorsali longîsshnâ radiorum
quinquaginta quinque, osse quadratulo in media lingua.— Et coryphus
argenteus, immaculatus, pinnis fuscis , dorsali radiorum quinquaginta
quinque, anali viginti quinque, cauda bifurçâ fusçescente. Compierson,
■ manuscrits déjà cités.
Osteoglossus, ostéoglosse, ou languosseux de la mer du Sud. K ibidf
Petite dqrade. Id. ibid.
Toutes les nageoires sont entièrement brunes, excepté
les thoraeines', dont la partie extérieure est
blanche, et les pectorales, qui sont un peu dorées.
'La mâchoire supérieure est plus courte que l’inférieure.
Les os qui Composent l’une et l’autre, sont
hérissés d’un si grand nombre de petites dents tournées
en arrière, qu’ils montrent la surface d’une lime,
et qu’ils tiennent l’animal facilement suspendu à un
doigt, par exemple, que l’on introduit dans la cavité
de la bouche.
La langue a une figure remarquable ; elle ressemble
en quelque sorte à un ongle humain : elle est large ,
un peu arrondie par-devant, et néanmoins terminée
par un angle à chaque bout de son arc antérieur; de
plus, elle présente dans son milieu un os presque
carré, et couvert de petites aspérités dirigées vers le
gosier; sa circonférence est formée par un cartilage
qui s’amincit vers le bord ; et un frein large et épais
la retient par-dessous.
La voûte du palais est entièrement lisse, excepté
l’endroit le plus voisin du gosier, où l’on voit de
petites élévations osseuses et denticulées.
Deux lames arrondies par-derrière, grandes et lisses,
composent chaque opercule ; six rayons soutiennent
la membrane branchiale ; et les branchies sont assez
semblables, par leur nombre et par leur conformation,
à celles du chrysurus.
La ligne latérale offre plusieurs sinuosités qui
t o m e n i . .