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 très-étroite,  très-longue,  convexe par-dessus,  et pointue, 
   elle  ressemble  à  une  épée,  et  a  indiqué  le  nom  
 spécifique  de  l’animal.  Elle  est  garnie ,  ainsi  que  le  
 palais  et  la mâclioife  inférieure,  de  dents  très-petites  
 dont on  ne  trouve aucun vestige  sur  la langue. La tete  
 est  menue ;  chaque  opercule  composé de deux  lames;  
 le  corps  alongé,  épais,  et  garni,  ainsi  que  la  queue,  
 d’écailles  difliciles  à  voir  au-dessous  de  la membrane  
 qui  les  couvre ;  la  ligne  latérale  courbe,  et  terminée  
 par  une  saillie  longue  et  dure ;  le  dos  noir ;  chaque  
 côté  bleu ;  le dessous  du  çorps  et  de  la  queue , argentin; 
   la  couleur des  pectôrales  et  de  l’anale,  noire;  et  
 celle de la première nageoire dorsale, d un bleu celeste  
 parsemé  de  taches  petites  et  d’un  rouge  brun*. 
 Les  pectorales  sont  pointues ;  la  caudale  est  fourchue; 
   chaque nageoire thoracine ne  présente que deux  
 rayons  longs,  larges  et  un  peu  courbés  :  on  compte  
 deux  nageoires  de  l’anus ;  elles  sont  toutes  les  deux  
 triangulaires,  et  à  peu  près  de  la  même  surface  que 
 A  la membrane branchiale 7 
 à la première nageoire  dorsale  4S 
 'à. la seconde 7 
 à chaque pectorale i 5 
 à  chaque  thoracine 2 
 à  la  première  de l’anus 9 
 à  la seconde de  l’anus ß 
 à  celle  de  la  queue 39 
 D E S   PP OO II SS  S SOONNSS ..   3 7 7 
 la seconde  dorsale ,  au-dessous  de  laquelle la  seconde  
 nageoire  de l’anus  se  trouve  placée. 
 Quant à la ptomière dorsale,  sa forme  et  ses  dimensions  
 sont  très-dignes  d’attention.  Elle  s’étend  depuis  
 la nuque  jusqu’à une  petite  distance  de  l’extrémité  de  
 la queue : elle  est  donc  très-longue. Elle est aussi très-  
 haute, sa hauteur surpassant la moitié de  sa longueur.  
 Son  contour  est  arrondi ;  et  elle  s’élève  comme  un  
 demi-disque,  ou  plutôt  comme  une  voile,  qui  a  fait  
 nommer  l’animal,  voilier,  et  d’après  laquèlle  nous  lui  
 avons  donné  le  nom  générique  de  porte-voile  (istio-  
 phorus,  istiophore *). 
 Le  porte-glaive  nage  souvent  à  la  surface  de  
 l’eau, au-dessus  de  laquelle  sa  nageoire dorsale  paroît  
 d’assez  loin,  et  présente  une  surlàce  de  quinze  ou  
 seize  décimètres  de  long,  sur  huit  ou  neuf de  haut. 
 bien  que  des  occidentales.  Le  célèbre  chevalier  Banks  
 l’a  vu  à  Madagascar  et  à  l’Isle  de  France.  Il  a  pris  à  
 Surate un  individu  de  cette  espèce,  qui  avoit  plus  de  
 trois mètres de  longueur,  dont le  plus grand diamètre  
 du  corps  étoit  d’un  quart  de  mètre,  et qui  pesoit  diï  
 myriagrammes. 
 Dans  sa  natation  rapide,  l’istiophore  porte-glaive  
 s’avance  sans  crainte,  se  jette  sur  de  très-gros  poissons, 
   ne  recule  pas  devant  l’homme,  et  se  précipite 
 *  Ir*6v, en grec, signifie  voile  de navire*