d’agilité et de vitesse pour échapper à sa poursuite.
Si dans ses attaques elle trouve de la résistance, si
elle est obligée de se défendre contre un ennemi supérieur
, si elle veut empêcher la main du pêcheur de la
retenir, elle se contracte, déploie et étend vivement ses
nageoires , que de nombreux aiguillons rendent des
armes un peu dangereuses, ajoute par ses efforts à l’énergie
de ses muscles, présente ses dards, s’en hérissé,
pour ainsi dire, et frappant avec rapidité, fait pénétrer
ses piquans assez avant pour produire quelquefois
des blessures fâcheuses, et du moins faire éprouver
une douleur aiguë. Sa chair est agréable air goût, mais
ordinairement un peu dure. Sa longueur ne dépasse
guère quatre décimètres. Les écailles qui la recouvrent
sont rudes et petites.
La couleur de sa partie supérieure est brune, avec
quelques taches noires ; du blanc mêlé de rougeâtre
est répandu sur sa partie inférieure. Les nageoires sont
d’un rouge ou d’un jaune foible et tacheté de brun,
TVotton> lib. 8 , cap. 178 t fo l . i 58r b.
Scorpio , vel scorpis , vel scorpæna,, id est > scorpius minor. Gesner,
p • 847, 10-18, et [germ.) f o l . 45.
Scorpides , seu scorpæna. Charlet. p. 14a.
Scorpène, ou scorpion de mer, ou rascasse. Valmont-Bomare 9 Die-
iionnaire d’histoire naturelle.
Masselquist. II. 33o.
Scorpæna... cirris ad oculos naresque. Briinn. Vise. Massil.p. 82 , n. 44*
Corystion sordidè flavescens, etc. Klein§j Miss. pisc, 4 , p. 47, n. i 3*
Scorpæna. Bellon, Aquat.p. 148,
excepté les thoracines, qui ne présentent pas de tache,
et les pectorales, qui sont grises.
La tête est grosse ; les jeux sont grands et très-
rapprochés ; l’iris est doré et rouge ; l’ouverture de la
bouche très-large; chaque mâchoire hérissée, ainsi que
le palais, de plusieurs rangs de dents petites et aiguës;
la langue courte et lisse ; l’opercule branchial garni
d’aiguillons et de filamens; et la partie antérieure de
la nageoire dorsale, soutenue par douze piquans très-
forts et courbés en arrière *.
Huit appendices intestinaux sont placés auprès du
pjlore; l’estomac est vaste; le foie blanc; la vésicule
du fiel, verte; le tube intestinal large.
Du temps de Rondelet, on crojoit encore, avec plusieurs
auteurs anciens, à la grande vertu médicinale
du vin dans lequel on avoit fait mourir une rascasse:;
et l’on ne paroissoit pas douter que ce vin ne produisît
des effets très-salutaires contre les douleurs du foie et
la pierre de la vessie.
* 12 aiguillons et 9 rayons articulés à la nageoire du dos.
16 rayons à chacune des pectorales.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chacune des thoracines,
3 rayons aiguillonnés et 5 rayons articulés à celle de l’anus,
18 rayons à la nageoire de la queue.