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de leur chair, qui manquent aux eaux douces de notre
patrie, et qu’on pourroitaisément acclimater en France.,
avec les précautions ou par les moyens que nous venons
d’indiquer, Ou en employant des procédés analogues à
ceuxque nous venons de décrire , et qu on préférerait
d?après la longueur du trajet , la nature du voyage, le
climat que les poissons auroienriquitté , la saison que
l’on auroit été obligé de choisir , et plusieurs autres
circonstances. De ce nombre seraient, par exemple,,
le centropome sandat de Üa Prusse., Iholocentre post
des contrées septentrionales de 1 Allemagne jîet on ne
devroit même pas être éfïrayé par la grandeur de la
distance, sur-tout lorsque le transportpourrait avoir
lieupar mer, ou par des rivières,-ou des canaux. On peut
en effet, lorsqu’on navigue sur l’océan, sur des canaux
ou sur des fleuves, attacher à barrière 'du :bâtiment
une sorte de vaisseau, ou, poutteaieux dire, de grande
caisse, que Ton rend assez pesante pour qu elle soit
presque entièrement plongée .dans 1-eau., et.dpnt.les
p a r a i s sont percées de manière que les .poissons quiy
sont renfermés 'reçoivent tout le .fluide qui leur .esf
nécessaire, et communiquent avec l’atmosphère de.la
manière la plus avantageuse, «sans pouvoir s’échapper
et sans avoir rien à. craindre'de la dent des squales QU
des autres animaux aquatiques et féroces. .Nous indiquons
donc à la'suite du post et. dm sandat ,.et entre
plusieurs autres'que les bornes de ce discours-ne nous
permettent pas de rappeler ici, l’osphronème goramy,
SUR LA N A F U5 R Ë DES POISSONS. xxiij
déjà apporté de la Chine à Fïsle de France, le bodian
aya des lacs du Brésil, et l’holocentre sogo des grandes
Indes , de F Afrique et des Antilles.
Quand on n’aura pas une eau courante à donner à
ces poissons arrivés d’une terre étrangère, et principalement
lorsque ces nouveaux hôtes auront vécu , jusqu’à
leur migration, dans des fleuves ou des rivières ,
ôn compensera le renouvellement perpétuel du fluide
environnant que le courant procure, par une grande
étendue donnée à l’habitation. Ici, comme dans plusieurs
autres phénomènes, un grand volume en repos
tiendra lieu d’un petit volume en mouvement; et dans
un espace de temps déterminé, l’animal jouira de la
mêmë quantité de molécules de fluide, différentes de
celles dont il aura déjà reçu l’influence.
Sans cette précaution , les -poissons que l’on voudroit
acclimater éprouveraient les mêmes accidens que ceux
de nos contrées que l’on enlève aux petites rivières, et
particulièrement à la partie de ces rivières la plus voisine
de la source, et qu’on veut conserver dans des
vaisseaux ou même dans des bassins très-étroits. On est
obligé de renouveler très-'souvent l’eau qui les entoure ;
Sans cela, les diverses émanations de leur' corps, et l’effet
nécessaire du rapprochement d’une grande quantité
de substances animales, vicient l’eau,la corrompent
par la production de gaz que l’on voit s’élever en
petites bulles, et la rendent1 si funeste pour eux, qu’ils
périssent s’ils ne viennent pas à la surface chercher