taches latérales ; ils forment une variété à laquelle on
à donné le nom de marchais dans plusieurs pêcheries
françoises , et qui est communément moins estimée
pour la table que les maquereaux ordinaires.
Au reste, toutes ces couleurs ou nuances sont produites
ou modifiées par des écailles petites, minces
et molles.
Ajoutons que lés vertèbres des scombres que nous
décrivons, sont grandes, et au nombre de trente ou
trente-une, et que l’on compte dans chacun des côtés
de l’épine dorsale onze ou douze côtes attachées aux
1 vertèbres par des cartilages.
On peut voir par les détails dans lesquels nous venons
d’entrer, que les formes ni les armes des maquereaux
ne les rendent pas plus dangereux que leur faille, pour
les autres habitans des mèrs.' Cependant, comme leurs
appétits sont très- violens, et que leur nombre leur
inspire peut-être une sorte de confiance , ils Sont
voraces et même hardis | ils attaquent souvent des
poissons plus gros et plus forts qu’eux; et on les a
même vus quelquefois Se jeter avec une audace aveugle
sur des pêcheurs qui vonloient les saisir, ou qui se
baignaient dans les eaux de la mer.
Mais s’ils cherchent à faire beaucoup de victimes, ils
sont perpétuellement entourés de nombreux ennemis.
Les grands habitans des mers les dévoren t ; et des
poissons en apparence assez foibles , tels que les
murènes et les murénophis , les combattent avec
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avantage. Nous ne pouvons donc écrire presque aucune
page de cette Histoire sans parler d’attaques et de
défenses, de proie et de dévastateurs, d’actions et de-
réactions redoutables, d’armes, de sang, de carnage
et de mort. Triste et horrible condition de tant de-
milliers d’espèces condamnées à ne subsister que par
la destruction, à ne vivre que pour être immolées ou
prévenir leurs tyrans , à n’exister qu’au milieu des
angoisses du foible, des agitations du plus fort, des
embarras de la fuite, des fatigues de la recherche, du
trouble des combats, de la douleur des blessures , des
inquiétudes de la victoire, des tourmens de la défaite!
Combien tous ces affreux malheurs se seroient sur-tout
accumulés sur la foible espèce humaine, si la sensibilité
éclairée par l’intelligence, et l’intelligence animée par
la sensibilité , n’avoient pas, par un heureux accord,
fait naître la société, la civilisation, la science, la vertu !
Et combien ils pèseront encore sur sa tête infortunée,
jusqu’au moment où la lumière du génie; plus généralement
répandue, éclairera un plus grand nombre
d’hommes sur leurs véritables intérêts, et dissipera les
illusions dç leurs passions aveugles et funestes !
C’est au maquereau que nous croyons devoir rapporter
le scombre qu’Aristote, Athénée, Aldrovande,
Gesner et Willughby, ont désigné par le nom de colias *,
* Scomber colias. Linné, édition de Gmelin.
KoXiuç. A r is lo t. Jdist. anim. Vf, 9 ; VIII, i 3 $ et IX , 2.
IcL A th enoe u sD e ip n o so p h , l i t , 118, 120 5 VII, Sstii