LA SCORPËNE DOUBLE-FILAMENT *.
N ou s devons la connoissance de ce poisson au voyageur
Commerson, qui nous en a laissé une figure
très-exacte que nous avons cru devoir faire graver.
Cet animal est couvert d’écailles si petites, que Fou
ne peut les voir que'très-difficilement. La tête est
grosse, un peu aplatie par-dessus, garnie de protubérances;
et la mâchoire inférieure est-tellement relevée,
repliée et appliquée contre la supérieure, quelle
dépasse beaucoup la ligne verticale , et s’avance du
côté de la queue au-delà de cette ligne, lorsque la
bouche est fermée. Au reste, ces deux mâchoires sont
arrondies dans leur contour. Les yeux sont extrêmement
petits et très-rapprochés; les nageoires pectorales
très-larges, et assez longues pour atteindre jusque
vers le milieu de la longueur totale de la seorpène.
La nageoire de la queue est arrondie; celle de Fanus
l ’est aussi, et.d’ailleurs efle est à peu près semblable
à la portion de la nageoire du dos au-dessous de
laquelle elle est située, et qui est composée de rayons
articulés. Les autres rayons de la nageoire dorsale sont
au nombre de treize, et.comme très-séparés les uns
des autres, parce que la membrane qui les réunit est
jScorpæjaa bicirrata,.
profondément échancrée entre chacun de ces aiguillons,
qui, par une suite de cette conformation, pa~
roissent lobés-ou lancéolés. Au-dessus de la nuque
0n voit s’élever et partir du même point deux filamens
très-déliés, d’une si grande longueur qu’ils dépassent
]a nageoire caudale , et c’est de ce trait particulier
que j’ai eru devoir tirer le nom spécifique de la scorpène
que je viens de décrire *. 17
* i3 rayons aiguillonnés et 7 rayons articulés à la nageoire jju dos..
17 rayons à chacune des pectorales. .
17 à celle de l’anus.
1,4 à celle de la queue.