de les étendre, d’en embellir l’étude delà science que
nous cultivons ?
Cette bonite dont le nom est si connu, est cependant
encore assez mal connue elle-même ; heureusement
Commerson, qui l’a observée en habile naturaliste
dans ses formes et dans ses habitudes, nous a laissé
dans ses manuscrits de quoi compléter l’image de ce
scombre.
L’ensemble formé par le corps et la queue de l’animal,
musculeux, épais et pesant, finit par-derrière
en cône. Le dessus de la tête, le dos , les nageoires
supérieures, sont d’un bleu noirâtre; les côtés sont
bleus ; la partie inférieure ' est d’un blanc argentin :
quatre raies longitudinales un peu larges , et d’un
brun noirâtre, s’étendent de chaque côté au-dessous
de la ligne latérale, et sur ce fond que nous venons
d’indiquer comme argenté, et que Commerson a vu
cependant brunâtre dans quelques individus ; les nageoires
tlioracines sont brunes ; celle de l’anus est argentée;
l’intérieur de la gueule est noirâtre; et ce qui
est assez remarquable, c’est que l’iris, le dessous de la
tête, et même la langue, paroissent, suivant Com-
merson, revêtus de l’éclat de l’or.
Parlons maintenant dés formes de la bonite.
La tête, avant un peu celle d’un cône, est d’ailleurs
lisse, et dénuée d’écailles proprement dites. Un simple
rang de dents très-petites garnit la mâchoire supérieure,
qui n’est point extensible , et l’inférieure, qui est plus
avancée que celle d’en-haut. L’ouverture de la bouche
a la grandeur nécessaire pour que la bonite puisse avaler
facilement un exocet.
La langue est petite, étroite, courte, maigre, demi-
cartilagineuse, relevée dans ses bords ; la voûte du palais
très-lisse; l’orifice de chaque narine voisin de l’oeil,
unique, et fait en forme de ligne longue très-étroite et
verticale; l ’oeil très-grand, ovale , peu convexe, sans
voile ; l’opercule branchial composé de deux lames
arrondies par- derrière, dénuées de petites écailles,
et dont la postérieure embrasse celle de devant.
Des dents arrangées comme celles d’un peigne garnissent
l’intérieur des arcs osseux qui soutiennent les
branchies; elles sont très-longues dans les arcs antérieurs.
Les écailles qui recouvrent le corps et la queue, sont
petites, presque pentagones, et fortement attachées les
unes au-dessus des autres.
Chacune des nageoires pectorales, dont la longueur
est à peine égale à la moitié de l’espace compris entre
leur base et l’ouverture de l’anus, peut être reçue dans
une cavité gravée, pour ainsi dire, sur la poitrine de
l’animal, et dont la forme ainsi que la grandeur sont
semblables à celles de la nageoire.
Un voit une fossette analogue propre à recevoir
chacune des thoracines, au-dessous desquelles on peut
reeonnoître l’existence d’un cartilage caché par la peau.
La nageoire de l’anus est la plus petite de toutes. La
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