LE CORY PHÈNE POMPILE*.
D e tous les corjphèbes du premier sous-genre, le
pompile est celui dont la nageoire caudale és,t la moins
fourchue5 et voilà pourquoi quelques naturalistes, et
particulièrement Artedi, le comparant sans doute à
l’hippurus, ont écrit que cette nageoire de la queue
n’étoit pas échancrée. Cependant, lorsqu’on a sous les
jeux un individu de cette espèce, non altéré , on s’ap-
perçoit aisément que sa nageoire caudale présente à
son extrémité un angle rentrant.. Les anciens ont
nommé pompile, le corjphène dont nous traitons dans
* Coryphæna pompilus.
Id. Linné, édition de Gmelin.
Coryphène lampuge . Daubenlon, Encyclopédie méthodique.
Id. Bonnalerre, -planches de l’Encyclopédie méthodique, ,
Coryphæna.... lineâ laterali curvâ. Artedi, gen. 16, syn. 2g.
IbfMnfcx. Ælian. lib. 2, cap. iS ; et.lib. X5 , cap, 23,.
ïd. Athen. lib. 7, p. 2.82, 283 et 284.
|d. Oppiav. Hal. lib. x , p. 8.
Pompilus. O yid.
Pompilus. Vlin. Hist.mundi, lib. 32, cap. ir .
Pompile. Rondelet, première partie, lie. 8, chap. 13.
Xpveoffvs, par plusieurs anciens auteurs.
Gesner, p- 8 81,753 5 et (germ.) fo l. 6p. a, b.
Aldroyand. lib. 3 , cap. 19 , p. 3zS.
Jonston, lib. 1 , lit. I , cap. », a. 2 , tab, 3 , fig, 5.
Charlet. p. 124.
Willughby, p. 2,15,
Raj. p. 101.
cet article , parce que se rapprochant beaucoup par
ses habitudes de l’hippurus et du doradon, on diroit
qu'il se plaît à accompagner les vaisseaux, et que
pompe signifie en grec pompe, ou cortège. Au reste, il
ne faut pas être étonné qu’ils aient assez bien connu
la manière de vivre de ce poisson osseux, puisqu’il
habite dans la Méditerranée, aussi-bien que dans plusieurs
portions chaudes ou tempérées de l'Océan atlantique
et du grand Océan.
L’ouverture de la bouche du pompile est très-grande ;
sa mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure,
et un peu relevée; les côtés de la tête présentent
des dentelures et des enfoncemens ; la ligne
latérale est courbe; les nageoires pectorales sont pointues
*; des bandes transversales, étroites, et communément
Jaunes, régnent sur les côtes. La dorure qui
distingue un 'si grand nombre de corjphènes, s.e manifeste
sur le pompile, au-dessus de chaque oeil; et
voilà pourquoi on l’a nommé sourcil d’or, en grec
XpwrtXppvç.
* A la nageoire dorsale 35 rayons,
à chacune des pectorales 14
à chacune des thoracines 6
à celle de l ’anus 24
à celle de la queue 16