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 plus  tard  que  d’autres  femelles plus âgées encore, que  
 ces  époques sont ordinairement séparées  par  un  intervalle  
 de neuf ou  dix  jours, et  que  d’ailleurs  il  s’écoule  
 toujours  au  moins  près  de  neuf jours  entre  l’instant  
 de la fécondation  et celui  où  le foetus  brise  sa  coque et  
 vient à la lumière,  on  pourra  chaque  année,  pendant  
 un  mois  ou  environ,  chercher  avec  succès  des  oeufs  
 fécondés de  l’espèce  qu’on voudra introduire dans une  
 eau  qui ne l’aura pas encore nourrie. 
 Si  le  trajet  est  long,  on  change  souvent  l’eau  du  
 vase  dans  lequel  les  oeufs  sont  transportés.  Cette  précaution  
 a  paru  nécessaire  même  dans  les  premiers  
 jours  de  la  ponte,  où  l’embryon  contenu  dans  l’oeuf  
 ne  peut  être  supposé  respirer  en  aucune  manière,  
 puisque,  dans  ces  premiers  jours,  non  seulement  le  
 petit animal  est  renfermé dans  ses  enveloppes  et  dans  
 la  membrane  qui  entoure  l’oeuf, mais encore  montre  
 au  microscope  le cours de son  sang,  dirigé de manière  
 à  circuler  sans passer par des branchies, qui  ne  sont ni  
 développées ni  visibles. Elle  ne  sert donc  dans  ce  premier  
 temps qu a préserver  les oeufs et  les  embryons, de  
 l’action  des  gaz  ou miasmes  qui  se  produiroient  dans  
 une eau  que  l’on  ne  renouvellerait pas, et  qui,  pénétrant  
 au  travers  de  la  membrane  de  l’oeuf,  agiraient  
 d’une  manière  funeste  sur  les  nerfs  ou  sur  d’autres  
 organes  encore extrêmement  délicats  des  jeunes  poissons. 
  La nécessité  de ce changement d’eau est donc une  
 nouvelle  preuve  de  ce  que  npus  avons  dit  dans  ce 
 SUR  LA  NATURE  DES  POISSONS?  XÜj  
 Discours ,  et  dans  celui  que  nous  avons  publié  sur  la  
 nature  des  poissons,  au  sujet  du  besoin  que  l’on  a  
 pour  conserver  ces  animaux  en  vie ,  d’entretenir une  
 communication très-libre entre l’atmosphère et le fluide  
 dans lequel  ils sont plongés. 
 On  favorise  le  développement  de  l’oeuf  et  la  sortie  
 du  foetus,  en  les  plaçant  après  le  transport  dans  un  
 endroit éclairé par le  soleil. On les hâte même par cette  
 attention;  et Bloch  nous  apprend  dans  l’introduction  
 que nous avons déjà citée, qu’ayant  fait quatre paquets  
 d’herbes  chargées  d’oeufs  de  la  même  espèce,  ayant  
 exposé le  premier au soleil du  midi, le second au  soleil  
 levant,  le  troisième  au  couchant,  et  ayant  fait  mettre  
 le  quatrième  à  l’abri  du  soleil,  les  oeufs  du  premier  
 paquet  furent  ouverts  par  le  foetus  deux  jours  avant  
 ceux  du  quatrième,  et  les oeufs  du  second  et  du  troisième  
 un  jour  plutôt  que  ceux  du  quatrième  paquet,  
 que  la  chaleur  du  soleil  n’a voit  pas pénétrés. 
 Cependant lés  eaux dans  lesquelles  vivent  les  poissons, 
  peuvent  être  salées  ou  douces ,  troubles  ou limpides, 
   chaudes  ou  froides,  tranquilles  ou  agitées  par  
 des  courans  plus  ou  moins  rapides.  Elles doivent toujours  
 présenter ces qualités combinées quatre à quatre,  
 la même  eau  devant  être  nécessairement  courante  ou  
 tranquille,  froide  ou  chaude,  claire  ou  limoneuse,  
 douce  ou  salée.  Mais  ces  huit  modifications  réunies  
 quatre  à  quatre peuvent produire seize combinaisons:  
 l’eau  qui  nourrit  les  poissons  peut  donc  offrir  seize