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traits, vers ces compagnons de nos travaux , qui,
dévoués à la gloire de leur pays, animés par un ardent
amour de la science , dirigés par un chef habile, conduits
par le brave navigateur Baudin,, et réunis par
les liens dune amitié touchante ainsi que dune
estime mutuelle, quittent, dans le moment memeou
mon coeur s’épanche vers eux, les rivages de leur
patrie,'se séparent de tout ce qu’ils ont de plus cher,
et vont braver sur des mers lointaines la rigueur des
climats et la fureur des ondes, pour ajouter à la prospérité
publique par l’accroissement des connoissances
humaines. Noble dévouement, généreux sacrifices Ma
reconnoissance des hommes'éclairés, les applaudisse-
mens dé l’Europe, les lauriers de la gloire, les em-
brassemens de l’amitié, seront leur douce et brillante
récompense.
Cependant quelles sont les-formes de ces poissons
ailés dont l’image rappelle des objets si chers, des
entreprises si utiles , des efforts si dignes d’éloges?
La tête de la pirapède-ressemble un peu à< celle du
céphalacanthe spinarelle. Elle est arrondie par-devant,
et comme renfermée dans une sorte de casque ou d’enveloppe
osseuse à quatre faces, terminée par quatre
aiguillons larges et alongés, et chargée de petits points
arrondis et disposés en rayons. La mâchoire supérieure
est plus avancée que l’inférieure. Plusieurs
rangs de dents très - petites garnissent l’une et 1 autre
de ces deux mâchoires ; et l’ouverture de la bouche
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est très-large, ce qui donne à la pirapède un rapport
ée plus avec une hirondelle. Là langue est courte,
épaisse, et lisse comme le palais. Le dessous du corps
présente une surface presque plate. Lès écailles qui
couvrent le dos et les côtés , sont relevées par une
arête longitudinale *.
Le rougeâtre domine sur la partie supérieure de
l’animal, le violet sur la tête, le bleu céleste sur la
première nageoire du dos et sur celle de la queue , le
verd sur la seconde nageoire dorsale; et pour ajouter
à cet élégant assortiment de bleu très-clair, de violet,
de verd et de rouge, les grandes ailes ou nageoires
pectorales de la pirapède sont couleur d’olive, et parsemées
détachés rondes et bleues, qui brillent, pour
ainsi dire, comme autant de saphirs, lorsque les
rayons du soleil des tropiques sont vivement réfléchis-
par ces larges ailes étendues avec force et agitées avec
vitesse.
On compte plusieurs appendices ou cæcums auprès
du pylore; et les oeufs que renferment les doubles
* A la membrane branchiale 7 rayons.
à la première nageoire du dos 6
à la seconde- 8
à chacune des grandes nageoires pectorales 20
à chacune des petites b
à chacune des thoracines &
à celle de l ’anus pj|
Scelle de la queue