L’OPHICÉPHALE KARRUWEY1,
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L’ OPHICÉPHALE WRAHL’.
L e naturaliste Bloch a fait connoître le premier ce
genre de poissons, qui mérite l’attention des physiciens
et par ses formes et par ses habitudes. Indépendamment
de la conformation particulière de leur tête,
que nous venons de décrire dans le tableau générique,
et qui leur a fait donner par Bloch le nom d'ophicé-
phale, lequel veut dire tête de serpent1 2 3, les osseux
compris dans cette petite famille sont remarquables
par la forme des écailles qui recouvrent leurs opercules,
leur corps et leur queue. Ces écailles, au lieu
d’être ou lisses , ou rayonnées, ou relevées par une
arête, sont parsemées , dans la portion de leur surface
qui est découverte, de petits grains ou de petites élévations
arrondies qui les rendent rudes au toucher.
1 Ophicephalus karruwey.
Ophicephalus punctatus. Bloch} pl. 358.
2 Ophicephalus strialus. Bloch, pl» 35g.
3 ’oæ>jç signifie serpent; et tête.
Les eaux des rivièrps et. des lacs de la côte de Coromandel,
et particulièrement du Tranquebar, nourrissent
ces animaux ; ils s’y tiennent dans la vase, et
ils peuvent même' s’enfoncer dans le limon d’autant
plus profondément, que la' pièce postérieure de chacun
de leurs opercules est garnie intérieurement
d’une sorte de lame osseuse , perpendiculaire à ce
même opercule, et qui, en se rapprochant de la lame
opposée, ne laisse pas de passage à la bourbe ou terre
délayée, et ne s’oppose pas cependant à l’entrée de
l’eau nécessaire à la respiration de l’ophicéphale. Le
côté concave des arcs des branchies est d’ailleurs garni
d’un grand-nombre de petites élévations hérissées de"
pointeset qui contribuent à arrêter le limon que
l’eau entraîneroit dans la cavité branchiale, lorsque
l’animal soulève ses opercules pour faire arriver auprès
de ses organes respiratoires le fluide sans lequel
il cesseroit de vivre.
On ne compte encore que deux espèces d’ophicé-
pha'les : le karruwey, auquel nous-avons conservé le nom
que lui donnent les Tamules.; et le wrahl, auquel nous
avons cru devoir laisser la dénomination employée par
les Malais pour le désigner. Le premier de ces opliicé-
phales a l’ouverture de la bouche médiocre, les deux
mâchoires aussi longues l’une que l’autre et-garnies de
dents petites et pointues, le palais- rude, la |laugue
lisse, l’orifice branchial assez large, la membrane
branchiale cachée sous l’opercule,, le ventre court, la
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