de glace se séparent, e t , flottant sur l’Océan qui les
repousse, errent, se choquent, s entrouvrent, s’écroulent
en ruines , ou se dispersent en débris;
C’est dans le sein même de cet'Océan polaire, dont la
surface vient de nous présenter l'effrayante image de la
destruction et du chaos, que vivent, au moins pendant
une saison assez longue , les troupes innombrables des
scombres que nous allons décrire. Les diverses cohortes
que forment leurs réunions, renferment dans ces mers
arctiques d’autant plus d’individus , que, moins grands
que les thons et d’autres poissons de -leur genre, n atteignant
guère qu a une longueur de sept décimètres-,
et doués par conséquent d’une force moins considérable,
ils sont moins excités à se livrer les uns aux
autres des combats meurtriers. Et ce n’est pas seulement
dans ces mers hyperboréennes que leurs légions
oomprennént des milliers d individus-. |
• On les trouve également et même -plus nombreuses
dans presque toutes les mers chaudes ou tempér.ées
des quatre parties du monde, dans le grand Océan,
auprès du polè antarctique , dans l’Atlantique-, dans la
Méditerranée , où leurs rassemblemens sont d’autant
plus étendus , et leurs agrégations d’autant plhs durables
, qu’ils paroissent obéir avec plus de constance que
plusieurs autres poissons , aux diverses causes qui
dirigent ou modifient les mouvemens des habitans des
eaux.
Les évolutions de ces.tribus marines sont rapides ,,
et leur natation est très- prompte , comme celle de
presque tous les autres scombres.
La grande vitesse qu’elles présentent lorsqu elles se
transportent d’une plage vers une autre , n’a pas peu
contribué à l’opinion adoptée presque universellement
jusqu’à nos jours , au sujet de leurs changemens périodiques
d’habitation. Gn a cru presque généralement
d’après des relations de pêcheurs rapportées par
Anderson dans son Histoire naturelle de l'Islande , que
le maquereau étoit soumis à des migrations régulières,'
ou a pensé que les individus de cette espèce qui pas-
soient l’hiver dans un asyle plus ou moins sûr auprès
des glaces polaires, voyageoient pendant le printemps
ou l’été jusque dans la Méditerranée. Tirant de fausses
conséquences de-' farts mal vus et mal comparés , on
a supposé la plus grande précision et pour lés temps
et pour les lieux , dans 1 exécution de ce transport
successif et périodique de myriades de maquereaux
depuis le cercle polaire jusqu’aux environs du tropique.
On a indiqué Fordre de leur voyage ; on a tracé
leur route sur les cartes -; et voici comment la plupart
des naturalistes qui se sont occupés de ces animaux,
les ont fait s’avancer de la zone glaciale vers la zone
torride , et revenir ensuite auprès du pôle , à leur habitation
d’hiver.
On a dit que, vers le printemps , là grande armé«
des maquereaux côtoie 1 Islande , le Hittland , 1 Écosse
et l’Irlande. Parvenue auprès de cette dernière isley