LE L A B R E PAON* .
C e labre habite dans la Méditerranée, et particulièrement
auprès des côtes de Syrie. A l’époque où on
commença à l’examiner, à le distinguer, à le désigner
par un nom particulier, l’histoire naturelle avoit fait
peu de progrès; le nombre des animaux déjà connus
n’étoit pas encore très-grand ; on n’avoit pas découvert
la plupart de ces poissons richement colorés
qui vivent dans les mers de l’Asie ou de l’Amérique
méridionale : le labre paon dut par conséquent frapper
les observateurs par la magnificence de sa parure ; et
il n’est pas surprenant qu’on lui ait donné le nom de
* Labrus pavo.
Papagallo, dans plusieurs contrées de VItalie,
Labrus pavo. Linné3 édition de Gmeliii, N
Labre paou. Daubenton et îlaiiy, Encyclopédie méthodique.
Id. Bonnaterre3 planches de VEncyclopédie méthodique.
Labrus pulchrè varius, etc. Artedi, gen. 34, syn. 55.
Pavo- Salvian, fo l.,223, a, ad iconem9 et fo l. 94 et
îd. Aldrovand- lib, 1 9 cap*\,p. ag.
Id. Jonston. lib. 1 , tit. 2, cap. 1 , a. 3 , t. \3 , n. 12.
Charlet. p. i 32. -
Seconde espèce de tourd, nommée paon. Rondelety première partie
liv. 6 , chap. 6'.
Turdus secundus pavo , etc. Gesner3 p. ioi6w
Turdus perbeila dictus, etc. TVillughby3 Ichthyol. p. 2zz.
Raj.p. 137.
Labrus pavo. Jdasselquistx It. 344, n. 77.
l’oiseau que l’on regardoit comme émaillé des nuancçs
les plus vives et les plus variées. Ce labre présente en
effet presque toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, que
l’on se plaît à retrouver étalées avec tant de pompe
sur la belle queue de l’oiseau paon ; et d’ailleurs le
poli de ses écailles, le contraste éclatant de plusieurs
des tons dont il brille, et les dégradations multipliées
par lesquelles ses autres nuances s’éteignent les unes
dans les autres, ou s’animent pour se séparer et resplendir
plus vivement, imitent les reflets rapides qui
se jouent, pour ainsi dire, sur les plumes chatoyantes
du paon, et lés feux que l’on eroiroit en voir
jaillir. Lorsque le soleil éclaire et dore la surface de
la Méditerranée, que les vents se taisent, que les
ondes sont paisibles, et que le labre paon nage sans
s’agiter au-dessous d’une couche d’eau mince et limpide,
qui le revêt, pour ainsi dire , d’un vernis
transparent, ou admire le verd mêlé de jaune que
montre sa surface supérieure , et au milieu duquel
des taches rouges et des taches bleues scintillent,.
en quelque sorte, connue les rubis et les saphirs de
l’oiseau de Junon. Des taches plus petites, mais également
bleues ou rouges, sont répandues sur les opercules,
sur la nageoire de la queue, et sur celle de
l’anus, qui est violette ou indigo; et un bleu mêlé de
pourpre distingue le devant de la nageoire dorsale r
pendant que deux belles taches brunes sont placées,
sur chaque côté du poisson , que les thoracines offrent