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s’il u’avoit reçu l’agilité en partage : il se soustrait par.
des mouvemens rapides aux dangers qui peuvent le
menacer. D’ailleurs sa petitesse fait sa surete , et coin,
pense sa foiblesse. Il n’est recherché ni par les pêcheurs,
ni par les grands habitans des mers; l’exiguité de ses
membres le dérobe souvent à leur vue; le peu de
nourriture qu il peut fournir, empcche quil ne soit
l’objet des désirs des marins, ou des appétits des
squales. Il en est résulté pour cette espèce, cette sorte
de sécurité qui dédommage le foible de tant de privations.
Pressée par la faim , ne trouvant pas facilement
à certaines distances des rivages les oeufs, les
vers,les insectes, les mollusques qu’elle pourroit saisir,
elle ne fuit ni le voisinage des vaisseaux, ni même la
présence des squales , ou des autres tyrans des mers;
elle s’en approche sans défiance et sans crainte ; elle
joue au-devant des bâtimens, ou au milieu des terribles
poissons qui la dédaignent; elle trouve dans
les alimens corrompus que l’on rejette des navires,
ou dans les restes des victimes immolées par le féroce
requin, des fragmens appropriés par leur ténuité à
la petitesse de ses organes ; elle précède ou suit avec
constance la proue qui fend les ondes , ou des troupes
carnassières de grands squales ; et frappant vivement
l’imagination par la tranquillité avec laquelle elle
habite §on singulier asyle, elle a été bientôt douée,
par les amis du merveilleux, d’une intelligence particulière
; on lui a attribué un instinct éclairé , une
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prévoyance remarquable, un attachement courageux;
on l’a revêtue de fonctions très-extraordinaires ; et on
ne s’est arrêté qu’après avoir voulu qu’elle partageât
avec les échénéis, le titre de conducteur du requin, de
pilote des vaisseaux. Nous avons été bien aises de rappeler
cette opinion bizarre par le nom spécifique que
nous avons conservé à ce centronote avec le plus grand
nombre des auteurs modernes. Celui qui écrit 1 histoire
de la Nature, doit marquer les écueils de la
raison, Comme l’hydrographe trace sur ses cartes ceux
où ont péri les navigateurs.
On voit sur le dos de ce petit animal, dont on a
voulu faire le directeur de la route des énormes
requins, ces aiguillons qui appartiennent à tous les
poissons compris dans le quatre-vingt-onzième genre ,
et dont la présence et la position sont indiquées par
le nom de centronote * que nous avons cru devoir leur
donner : mais on n’en compte que quatre au-devant de
la nageoire dorsale du pilote. Les cotés de la queue de
ce poisson sont relevés longitudinalement en caréné.
La ligne latérale est droite. Plusieurs bandes transversales
et noires font ressortir la couleur de sa parti#
supérieure , qui présente des teintes brunes et des
reflets dorés. Il paroît que le nombre de ces bandes
varie depuis quatre jusqu’à sept. Les mâchoires, la
en .grec, signifie aiguillon ; et mtk, signifie dos.
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