leurs flambeaux ; la science ne convenoit plus à des
esclaves dont elle ne pouvoit éclairer que les fers;
des joies fausses, mais brujantes et qui étourdissent,
des plaisirs grossiers qui enivrent, des jouissances sensuelles
qui amènent tout oubli du passé , toute considération
du présent, topte crainte de l’avenir, des
représentations vaines de ces trésors trompeurs entassés
à la place des vrais biens que l’on avoit perdus,
plusieurs recherches barbares, tristes symptômes de la
férocité, dernier terme d’un courage abâtardi, dévoient
donc convenir à des Romains avilis , à des citoyens
dégradés, à des hommes abrutis. Quelques philosophes
dignes des respects de la postérité s’élevoient encore
au milieu de cette tourbe asservie : mais plusieurs
furent immolés par le despotisme ; et dans leur lutte
trop inégale contre une corruption trop générale , ils
éternisèrent par leurs écrits la honte de leurs contemporains,
sans pouvoir corriger leurs vices funestes et
contagieux.
Les poissons dont le nom se trouve lié avec l’histoire
de ces Romains dégénérés, ont fixé l’attention de plusieurs
écrivains : mais comme la plupart de ces auteurs
étoientpeu versés dans les sciences naturelles, comme
d’ailleurs le surmplet a été, ainsi que le rouget, l’objet
de la recherche prodigue et de la curiosité cruelle que
nous venons de retracer, et comme ces deux osseux ont
les mêmes habitudes, et assez de formes et de qualités
communes pour qu’on ait souvent appliqué les mêmes
dénominations à l’un et à l’autre, on est tombé dans
une telle confusion d’idées au sujet de ces deux mulles,
que d’illustres naturalistes très-récens les ont rapportés
à la même espèce, sans supposer même qu’ils formassent
deux variétés distinctes.
•En comparant néanmoins cet article avec celui qui
suit, il sera aisé de voir que le rouget et le mulet sont
différens l’un de l’autre.
Le devant de la tête du rouget paroît comme tronqué,
ou, pour mieux dire, le sommet de la tête de cet osseux
est très-élevé. Les deux mâchoires, également avancées,
sont, de plus, garnies d’une grande quantité de petites
dents. De très-petites aspérités hérissent le devant du
palais, et quatre os placés auprès du gosier. Deux barbillons
assez longs pour atteindre à l’extrémité des
opercules , pendent au - dessous du museau. Chaque
narine n’a qu’une ouverture. Deux pièces composent
chaque opercule, au-dessous duquel la membrane
branchiale peut être cachée presque en entier *. La
ligne latérale est voisine du dos ; l’anus plus éloigné de
la tête que de la nageoire de la queue, qui est fourchue;
A la membrane branchiale 3 rayons.
à la première nageoire du dos 7
a la seconde 9
à chacune des pectorales i 5
à chacune des thoracines 6
à celle de l’anus 7
à celle de la queue 17