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 XXX EF FETS   DE  LART  DE  L  HOMME  
 miasmes qui donnoient la mort aux chiens, aux poules,  
 et  à  d’autres  espèces  terrestres,  le  fond  des  étangs  
 produisoit  des  gaz  aussi  funestes  que  ces  miasmes.  Il  
 n’y  a  pas eu  de communication  de maladie; mais deux  
 causes  analogues,  agissant en même  temps, Tune sous  
 l’eau,  et  l’autre  dans  l’atmosphère,  ont  produit  des:  
 effets semblables. 
 On peut  prévenir presque toutes  ces mortalités que  
 causent  des  gaz  destructeurs,  en  ne  laissant  pas  dans  
 le  fond  des  étangs  ou  des  rivières,  dès  tas  de  corps  
 organisés  qui-  puissent,  en  se  décomposant,  produire  
 des  émanations  pestilentielles,  en  les  entraînant  par  
 de  l’eau  courante  que  l’on  introduit  dans  ces  étangs,  
 et  par  de  l’eau  très-pure  et  très-rapide  que  l’on  conduit  
 dans  ces  rivières  pour  en  renouveler  le  fluide,  
 de  la  même  manière  que, l ’on  renouvelle  celui  des  
 temples,  des  salles  dé  spectacle  et  d’autres  grands  
 édifices  par  les  courans  d’air  que  l’on  y   dirige,  et  
 enfin  en  brisant  pendant  l’hiver  le9  glaces  qui  se  
 forment  sur  la  surface  des  étangs  et  des  rivières ,  et  
 qui  retiendroient  les  gaz  pernicieux  dans  l’habitation  
 des  poissons. 
 Il  paroît  que  lorsque  la  chaleur  est  très-grande ,  
 elle  agit  sur  les  poissons  indépendamment  des  fermentations  
 ,  des  décompositions  et  des  exhalaisons  
 qu’elle  peut  faire  naître.  Elle  influe  directement  sur  
 ces  animaux ,  sur-tout  lorsqu’ils  sont  renfermés  dans  
 des  réservoirs  qui  ne  contiennent qu’un petit  volume 
 SUR  LA  NATURE  DES  ?  O  (S 6 0  N  S.  xxxj  
 d’eau.  Elle  parvient  alors  Jusqu’au  fond  du  réservoir,  
 qu’elle  pénètre,  ainsi  que  les  parois;  et  réfléchie  ensuite  
 par  ce  fond  et  ees  parois  très-échauffés ,  elle  
 attaque  de  toutes  parts  les  poissons,  qui  se  trouvent  
 dès-lors  placés  comrrie  dans  un  foyer, et elle  leur nuit  
 au  point  de  leur  donner  des  maladies  graves.  C’est  
 ainsi  qu’on  a  vu  des anguilles mises pendant  l’été  dans  
 des  bassins  trop  peu  étendus ,  gagner  une  maladie  
 qu’elles  se  communiquoient,  et  qui se manifestoit par  
 des taches  blanches.  On  dit  qu’on  les  a  guéries  par  le  
 moyen  du  sel,  et  de  la  plante  nommée  stratioïdes  
 aloïdes. Mais quoi qu’il  en  soit,  il vaut mieux empêcher  
 cette maladie de naître,  en  préservant  les  poissons  de  
 l'excès  de  la  chaleur,  en  pratiquant  dans  leur habitation  
 des  endroits  profonds  où  ils  puissent  trouver  un  
 abri  contre  les  feux  de  l’astre  du  jour,  en  plantant  
 sur  une  partie  du  riv&ge  des  arbres  touffus  qui  leur  
 donnent  une  ombre  salutaire. 
 Et  comme il est  très-rare  que  tous  les  extrêmes  ne  
 soient  pas nuisibles,  parce  qu’ils sont  le  plus  éloignés  
 possible  de  la  combinaison  la  plus  commune  et  par  
 Conséquent  la  plus  naturelle  des  forces  et  des  résistances  
 ;  pendant  que  les  eaux  trop échauffées ou  trop  
 impures  donnent  la  mort à  leurs  habitans,  celles  qui  
 Sont  trop  froides  et  trop  vives  les  font  aussi  périr,  oït  
 du  moins  les  soumettent  à  diverses  incommodités,  et  
 particulièrement les rendent aveugles. Nous trouvons à  
 ce  sujet,  dans  les Mémoires de  T Académie  des sciences